«Il voulait tuer tout le monde.» Reza Shemirani n’a rien oublié de ce 30 juillet 1988 lorsque les gardiens de la prison d’Evin le conduisent devant ses quatre juges, surnommés «la commission de la mort». La veille, son compagnon de cellule a été condamné à la peine capitale. Dès le début de l’audience, l’accusé remarque un homme assis à la gauche du mollah principal. Il a 27 ans – un an de moins que lui – et se nomme Ebrahim Raïssi. L’interrogatoire débute. «Il était très agressif et très insultant, se souvient l’ancien détenu, j’essayais d’éviter son regard et de me concentrer sur le juge principal.»