Le texte est symbolique: il a été voté à la va-vite jeudi matin, au terme d’une nuit de débats houleux, dans le cadre d’une procédure accélérée. Il stipule que, désormais, seuls le premier ministre lui-même ou 75% de son gouvernement pourront le déclarer en incapacité de gouverner. Cela réduit considérablement les chances pour Benyamin Netanyahou, actuellement en procès pour corruption et fraude, de se voir destituer. La loi, déposée par Ofir Katz, chef de file du Likoud, le parti de «Bibi», est la première étape de la controversée réforme de la justice qu’ambitionne de faire voter prochainement la coalition la plus à droite de l’histoire du pays. Réduction drastique du pouvoir de la Cour suprême – qui perdrait son autorité sur la supervision des lois votées à la Knesset, le parlement israélien – et politisation de la nomination des juges: l’opposition dénonce un «changement de régime» et le pays est bloqué dans des manifestations monstres depuis des semaines.