PROCHE-ORIENT
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken appelle Israéliens et Palestiniens à agir rapidement pour que cessent les violences meurtrières
«Nous exhortons maintenant toutes les parties à prendre des mesures urgentes pour un retour au calme et une désescalade», déclare Antony Blinken lors d’une conférence de presse animée aux côtés du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le secrétaire d’Etat américain a dit vouloir «rétablir un sentiment de sécurité pour les Israéliens comme pour les Palestiniens, qui bien sûr fait cruellement défaut.»
La visite d’Anthony Blinken, deuxième étape d’une tournée moyen-orientale éclair ayant débuté dimanche en Egypte, était prévue de longue date mais a pris une tournure différente avec la spirale des violences israélo-palestiniennes de ces derniers jours. Les morts, côté palestinien comme israélien, se sont multipliés: attentats, fusillades, raids aériens et sanctions ne cessent de se répondre malgré les appels internationaux à la «retenue.»
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Après son entretien avec Benjamin Netanyahu, à la tête du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël, Anthony Blinken doit rencontrer en soirée son homologue israélien, Eli Cohen, puis le président israélien, Isaac Herzog. Mardi, il s’entretiendra notamment avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah en Cisjordanie – territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
En Iran, un accord en état de mort clinique
Lors de sa conférence de presse à Jérusalem, le chef de la diplomatie américaine a également abordé la question de l’Iran, ennemi de l’Etat hébreu: «Nous nous accordons sur le fait que l’Iran ne doit jamais être autorisé à acquérir l’arme nucléaire.» «De la même façon que l’Iran a longtemps soutenu des terroristes qui attaquent des Israéliens et d’autres, le régime [iranien] fournit désormais des drones que la Russie utilise pour tuer des civils ukrainiens innocents, accuse-t-il. En échange, la Russie fournit des armes sophistiquées à l’Iran.»
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L’administration Biden a tenté de ressusciter l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 après le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis sous le précédent président américain Donald Trump. L’accord garantit le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran, accusé malgré ses démentis de chercher à se doter de l’arme atomique. Mais Joe Biden a reconnu, après de difficiles négociations, que l’accord était en état de mort clinique, alors que l’attention s’est tournée vers la sanglante répression en Iran des manifestations déclenchées par le décès d’une jeune femme arrêtée par la police des mœurs.