Mise en péril de la démocratie
Les organisateurs du mouvement de contestation considèrent que la réforme met en péril le caractère démocratique de l’Etat d’Israël. Ils appellent à une grève nationale ce lundi 13 février. Benjamin Netanyahu est revenu au pouvoir fin décembre en prenant la tête d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël, issu d’une alliance entre son parti, le Likoud (droite), des partis d’extrême droite et des formations ultraorthodoxes juives.
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Début janvier, le ministre de la Justice Yariv Levin a annoncé un projet de réforme de la justice contre lequel manifestent chaque samedi soir des dizaines de milliers de personnes, principalement à Tel-Aviv, mais aussi à Jérusalem ou Haïfa. Le projet vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats et limiterait considérablement la capacité de la Cour suprême à invalider des lois et des décisions du gouvernement.
Une clause «dérogatoire» permettrait ainsi au parlement d’annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême, que Benjamin Netanyahu et ses alliés jugent politisée. Benjamin Netanyahu est lui-même jugé pour corruption dans plusieurs affaires. Si cette réforme était adoptée, elle pourrait être utilisée pour casser une éventuelle condamnation, avancent ses détracteurs.
Des pourparlers
Dimanche soir, le président israélien, Isaac Herzog, s’est adressé à la nation dans un discours télévisé et a appelé au dialogue pour mettre fin à la «polarisation» qui divise selon lui le pays. «Il est possible de parvenir à un consensus», a-t-il déclaré, proposant de suspendre le processus législatif en cours afin de mener des discussions entre les différentes parties.
Après cette allocution, le ministre de la Justice Yariv Levin a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de retarder la législation. Tout en se disant prêt à mener des pourparlers avec l’opposition, il a affirmé que les discussions ne devaient pas être utilisées «pour retarder ou empêcher cette réforme fondamentale du système judiciaire.»
המאבק הזה לא ייגמר היום. הוא יהיה ארוך. עוד יהיו בו פסגות ותהומות, אבל יגיע יום וכל אחד מהאנשים והנשים שנמצאים כאן בחוץ ברחוב, יוכל להגיד לילדיו: ביום שבו מדינת ישראל היתה צריכה אותי יותר מכל, הייתי שם. הפסדתי קרבות, אבל לא את המלחמה. לא שתקתי, והם שמעו את קולי.
— יאיר לפיד - Yair Lapid (@yairlapid) 13 février 2023
Le combat contre la réforme «ne cessera pas», a affirmé sur Twitter le chef de l’opposition Yaïr Lapid. Les chefs des partis de l’opposition ont annoncé la tenue d’une conférence de presse cet après-midi. «Il y a urgence. Nous ne laisserons pas détruire l’Etat d’Israël», ont-ils affirmé dans un communiqué commun.