Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a revendiqué mardi «la plus grande victoire de sa vie» aux élections législatives. Après avoir voté et accueilli les premiers résultats à Jérusalem, le premier ministre s'est rendu dans la nuit à Tel-Aviv où ses partisans, les «Likoudniks», l'ont accueilli par un concert de vivats et de «Bibi roi d'Israël".

«C'est une victoire... contre toute attente», et aux dépens de ceux qui avaient prédit «la fin de l'ère Nétanyahou», a déclaré Benyamin Nétanyahou, au terme des troisièmes élections en moins d'un an en Israël après deux scrutins, en avril et septembre, qui n'avaient pas réussi à le départager de son rival Benny Gantz.

Les derniers sondages à la sortie des urnes des chaînes israéliennes créditent le Likoud de Benyamin Nétanyahou de 36 ou 37 sièges, contre 32 à 34 sièges pour la formation centriste Bleu Blanc de Benny Gantz. Si le score du Likoud se maintient au-delà des 35 sièges, il s'agira d'ailleurs du meilleur résultat du parti sous Benyamin Nétanyahou, qui compte aussi sur de bonnes performances de la droite en général. Avec ses alliés de la droite radicale et des partis juifs ultra-orthodoxes, le Likoud pourrait compter sur un total de 59 sièges, à deux députés de la majorité parlementaire, selon ces baromètres.

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Les législatives placent Benyamin Nétanyahou en position de force pour former le prochain gouvernement et affronter la justice qui l'accuse de corruption.

Un sentiment de déception pour Bleu Blanc

Pour l'ex-général Benny Gantz, ces projections ont un goût amer, d'autant qu'il avait face à lui un candidat inculpé par la justice pour corruption, abus de confiance et malversation, une première dans l'histoire israélienne pour un chef de gouvernement en fonction.

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«Je partage votre sentiment de déception et de douleur. Nous nous attendions à un autre résultat», a déclaré Benny Gantz à ses partisans qui espéraient voir les résultats officiels resserrer l'écart entre les deux camps.

«Bien que nous devions encore attendre les résultats définitifs, il ne fait aucun doute que le premier ministre Benyamin Nétanyahou a obtenu un mandat clair de la population israélienne», a commenté Yohanan Plesner, président d'Israel Democracy Institute, un centre de recherche de Jérusalem.

La fin d'une importante politique

A l'heure du nouveau coronavirus, ce vote a donné parfois lieu à des scènes de science-fiction dans des bureaux où du personnel électoral en combinaison de protection a accueilli des Israéliens entrés en contact avec des personnes contaminées ou ayant voyagé dans des pays touchés par l'épidémie.

La crainte de l'épidémie ne semble pas avoir amputé la participation selon les premières indications de la commission électorale, qui a annoncé un taux de participation de 71%, en hausse par rapport aux deux derniers scrutins. La progression est de deux points en comparant avec la dernière élection, en septembre.

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Les Israéliens ont voté pour mettre fin à la plus importante crise politique de l'histoire de l'Etat hébreu, après les élections en avril et septembre 2019 n'ayant pas réussi à départager le Likoud de Benyamin Nétanyahou, 70 ans, et Bleu-blanc de Benny Gantz, 60 ans.

Mais une chose avait changé depuis le dernier scrutin: l'inculpation en novembre de Benyamin Nétanyahou, avec un procès devant s'ouvrir le 17 mars. «Quelle claque au visage» des procureurs, a réagi l'analyste politique Amit Segal, en commentant les premiers résultats. «Mandelblit, rentre chez toi!», ont scandé des partisans du premier ministre en référence au procureur, Avichaï Mandelblit, qui a inculpé Benyamin Nétanyahou.