Le parlement israélien renouvelle l’extension du droit pénal israélien aux colons vivant en Cisjordanie
Proche-orient
La loi de 1967 qui accorde aux colons les mêmes droits que les citoyens vivant sur le territoire d’Israël est normalement renouvelée tous les cinq ans, mais ne l’avait pas été avant le 30 juin 2022, contribuant à la chute du gouvernement de Yaïr Lapid

Le parlement israélien a voté dans la nuit de lundi à mardi en première lecture un projet de loi visant à renouveler l’extension du droit pénal israélien aux colons vivant en Cisjordanie occupée. Il s’agit du premier projet de loi soumis au vote des élus par le nouveau gouvernement, le plus à droite de l’histoire d’Israël, depuis son investiture le 29 décembre sous la direction du premier ministre, Benjamin Netanyahou. «Nous avons recommencé à croire en notre droit sur l’ensemble de la terre d’Israël et sommes de retour pour renforcer les implantations» juives en Cisjordanie, a-t-il ajouté.
En vigueur depuis la guerre des Six-Jours de 1967 et l’occupation israélienne de la Cisjordanie, cette loi, qui dispose que les quelque 475 000 colons en Cisjordanie bénéficient des mêmes droits que les citoyens vivant sur le territoire d’Israël, est ratifiée tous les cinq ans par le parlement. La Cisjordanie, où vivent plus de 2,9 millions de Palestiniens, est soumise au droit militaire israélien.
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Poursuivre la colonisation
La loi devait être renouvelée avant le 30 juin mais deux députés de l’ancienne coalition gouvernementale, composée de partis de droite, du centre, de gauche et d’un parti arabe, avaient voté contre, contribuant à la division du gouvernement dirigé par le centriste Yaïr Lapid et à sa chute.
L’opposition, alors dirigée par Benjamin Netanyahou et composée de partis pro-colons, avait annoncé voter contre ce projet simplement pour montrer sa défiance envers le gouvernement. Vainqueur des législatives du 1er novembre, Benjamin Netanyahou, inculpé pour corruption, a formé son gouvernement avec des partis d’extrême droite et ultra-orthodoxes, dont certains ténors ont été nommés à des postes clés.
La nouvelle équipe ministérielle a déjà fait part de son intention de poursuivre la colonisation dans les Territoires occupés, condamnée par l’ONU comme illégale au regard du droit international. Cinquante-huit députés ont voté pour la proposition de loi sur «les mesures d’urgence en Judée-Samarie» (nom donné par Israël à la Cisjordanie), et 13 contre. Le texte doit encore passer en deuxième et troisième lectures pour être adopté.
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