La Suède condamne un ancien procureur iranien à perpétuité
L’ex-procureur Hamid Nouri a été reconnu jeudi coupable de la mort de milliers de prisonniers politiques iraniens par la justice suédoise, après avoir été arrêté à Stockholm en 2019. Il s’agit de la première condamnation dans l’épisode des purges de 1988
L’ex-procureur Hamid Nouri a été reconnu jeudi coupable de «crimes aggravés contre le droit international» et de «meurtres» pour la mort de milliers de prisonniers politiques iraniens à l’issue de son procès à Stockholm. L’ancien dadyar (équivalent d’un procureur détaché) avait été arrêté dans cette ville en 2019 à la suite de plaintes déposées par des opposants auprès de la justice suédoise. Cette condamnation met un terme à une procédure historique lancée en août 2021 et qui aura vu défiler 101 témoignages durant onze mois. Un jalon important, car il s’agissait du premier procès d’un officiel iranien impliqué dans les purges de 1988.
Cet été-là, l’Iran sort de huit années de guerre avec l’Irak. L’ayatollah Khomeini, guide suprême de la révolution, cherche à écraser les Moudjahidines du peuple (MEK, en persan). Ce mouvement rebelle iranien a trouvé refuge depuis 1979 auprès du régime de Saddam Hussein. Une fatwa (loi religieuse) est alors édictée et conduit les MEK devant des comités d’exécution au sein des prisons iraniennes. Ces «comités de la mort» torturent les moudjahidines et les somment de renier leur engagement. Ceux qui refusent sont condamnés à la peine capitale. Durant deux mois et cinq jours, au moins 5000 prisonniers auraient été exécutés, selon les estimations de plusieurs groupes de défense des droits humains. Les MEK parlent eux de 30 000 victimes.