Proche-ORIENT
Une mission d'évaluation humanitaire s'est rendue lundi dans le nord-ouest de la Syrie pour une mission d'évaluation. Ses conclusions pourraient conduire à établir une présence de l'ONU

La situation dans la région syrienne d'Idlib représente «la plus grosse crise aujourd'hui dans le monde», a affirmé mardi un responsable de l'ONU au lendemain d'une mission d'évaluation humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie. Cette dernière avait été réclamée par le secrétaire général de l'ONU.
«Nous sommes confrontés à une crise humanitaire réellement majeure», a déclaré Kevin Kennedy, coordonnateur régional de l'ONU pour la crise en Syrie. «Nous - nations, ONG - qui travaillons via la frontière entre la Turquie et la Syrie, intensifions nos efforts» mais «avons un long chemin à faire, les besoins sont accablants», a-t-il ajouté lors d'une liaison vidéo avec des journalistes à New York.
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Lundi, Kevin Kennedy s'est rendu dans le nord-ouest de la Syrie avec des représentants de six agences de l'ONU (HCR, Unicef, PAM, OMS...) pour une mission d'évaluation. Ses conclusions pourraient éventuellement conduire à établir une présence de l'ONU dans le nord-ouest de la Syrie.
Un besoin de bénévoles humanitaires
«La violence doit s'arrêter et nous avons besoin d'une solution politique», a insisté le responsable onusien. «Des gens meurent tous les jours, des enfants meurent de froid». «Cela ne s'arrêtera qu'avec l'arrêt des tirs», a-t-il estimé.
Le nombre de personnes vivant dans la région d'Idlib, dont le régime syrien veut reprendre le contrôle à des djihadistes et des opposants, est estimé à trois millions de personnes dont un million d'enfants. Plus de 6000 membres d'ONG leur viennent en aide, mais 2000 de plus ne seraient pas superflus, a précisé Kevin Kennedy.
Des Syriens coincés, sans accès à des aides
Lors d'une conférence de presse séparée, Robert Mardini, représentant auprès de l'ONU du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a aussi souligné que «les besoins étaient énormes et devenaient de plus en plus importants».
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«C'est la pire vague de personnes déplacées depuis le début du conflit» en Syrie en 2011, a-t-il relevé, en soulignant que de nombreuses familles à Idlib, bloquées par des handicaps, n'avaient pas la faculté de fuir et restaient coincées sans aide possible dans des zones bombardées régulièrement.
L'ONU évalue à près d'un million de personnes dont plus de la moitié sont des enfants le nombre de déplacés dans le nord-ouest de la Syrie depuis début décembre.