Je crois fermement que les progrès politiques en Chine ne vont pas cesser. Rempli d’optimisme, je me réjouis déjà de l’avènement d’une Chine libre. Car aucune force ne peut mettre un terme à la soif de liberté. Au bout du compte, la Chine sera gouvernée par la loi et les droits de l’homme régneront en majesté. J’espère aussi que ce progrès pourra se refléter dans mon procès. J’attends d’ailleurs un jugement impartial de la part du collège des juges – un jugement qui passera par l’épreuve de l’histoire.
Si je puis me permettre de le dire ainsi, la plus heureuse expérience de ces vingt dernières années a été l’amour absolu que j’ai reçu de ma femme, Liu Xia. […] Je veux te dire, ma très chère, que je crois très fortement que ton amour pour moi ne s’altérera d’aucune façon, comme il en a toujours été. Pendant toutes ces années sans liberté, notre amour a été rempli d’amertume, contraint par des circonstances extérieures, mais j’en savoure ses effluves, et le sais infini. […] Ton amour est un rayon de soleil qui bondit par-dessus les murs élevés et pénètre à travers les barreaux d’acier de ma fenêtre, caressant chaque once de ma peau, réchauffant chaque cellule de mon corps. Grâce à lui je reste en paix, l’esprit ouvert, le cœur léger, et chaque minute passée en prison se remplit de sens. […] »