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Neuf ans de règne de Tony Blair sous tempête politique

Deux principaux ministres appelés à la démission avant des élections locales.

Tony Blair faisait face lundi, pour le neuvième anniversaire de son arrivée au pouvoir, à une tourmente politique, deux de ses principaux ministres étant appelés à la démission à quelques jours d'élections locales périlleuses. Mais le leader du New Labour pourrait attendre le remaniement attendu après les élections locales partielles jeudi pour décider du sort du ministre de l'Intérieur, Charles Clarke, un allié loyal, et du vice-premier ministre John Prescott, caution de gauche du gouvernement.

Dernier de ces scandales politico-sexuels dont la presse britannique fait ses choux gras, la relation de John Prescott, 67 ans, marié et père de deux enfants, avec sa secrétaire de 43 ans ne quitte plus les journaux depuis mercredi. Après des photos montrant le corpulent ministre faisant virevolter sa secrétaire dans les airs lors d'une fête au Ministère, les confidences, monnayées, de la jeune femme ont permis aux Britanniques de connaître les détails les plus salaces de leur relation clandestine.

Les révélations se poursuivaient lundi: une ancienne collègue, Sarah Bissett-Scott, a révélé une liaison de deux ans avec John Prescott il y a vingt ans. Une ancienne journaliste, Tricia McDaid, l'a pour sa part accusé de harcèlement sexuel. Malgré ses fautes grammaticales et ses gaffes, le vice-premier ministre, issu d'un milieu populaire, est indispensable à Tony Blair en raison de ses relations avec les syndicats et la gauche du Labour.

L'épée de Damoclès pesait encore davantage sur Charles Clarke, le secrétaire au Home Office, accusé d'incompétence. Son ministère a laissé s'évanouir dans la nature 1023 prisonniers étrangers qui auraient dû être expulsés après avoir purgé leur peine (LT du 27.4.06).

Dans ce contexte, pas de champagne, ni de flonflons pour fêter lundi les neuf ans au pouvoir de Tony Blair. «Neuf ans après son arrivée au pouvoir, il est clair que ce gouvernement souffre d'une perte d'autorité irréversible», a accusé le chef de l'opposition conservatrice David Cameron.