Ils ont souri. A une journaliste qui leur demandait s’il redoutait que le président français Nicolas Sarkozy quitte précipitemment la réunion du G20, qui débute ce mercredi soir à Londres, Barack Obama et Gordon Brown ne se sont guère montrés inquiets. «J’ai confiance que le président Sarkozy sera là ce soir non seulement pour l’entrée, mais qu’il restera jusqu’à la fin du souper», a déclaré ce mercredi matin le premier ministre britannique.
Hier, le chef de l’Etat français avait menacé de claquer la porte du sommet, dont le projet de communiqué ne lui convenait pas. Les mesures de régulation de la finance, des rémunérations des courtiers ou encore des paradis fiscaux lui paraissent insuffisantes. Ce matin, sur les ondes d’Europe 1, il a réaffirmé son insatisfaction, et avancé que l’Allemagne partage son point de vue. Nicolas Sarkozy doit rencontrer cet après-midi la chancelière allemande à Londres, avant la cérémonie de la Reine d’Angleterre qui recevra les membres du G20 à 18h.
Lors de leur point de presse, le Premier ministre britannique et son homologue américain ont assuré que le G20 agira. «Nous serons unis. Aujourd’hui nous discutons, demain nous prendrons des décisions. Nous allons nettoyer le système financier», a déclaré Gordon Brown. «Nos différends sont surestimés, nos désaccords ne sont qu’à la marge. Nos convergences, en revanche, sont extraordinaires sur ce qu’il faut faire», a assuré Barack Obama, citant notamment une régulation renforcée et d’ampleur mondiale, comme l’a esquissée la semaine dernière son secrétaire au Trésor.
«La peur ne doit pas peser sur nos décisions», a continué le président américain. Il a en outre rejeté l’idée qu’Européens et Américains s’opposaient sur la relance budgétaire. «Tous les pays du G20 ont pris des mesures. Il n’y a pas de querelle sur le fait que les gouvernements doivent agir», selon lui. Cette réunion du G20 sera «historique», a-t-il affirmé.