«Je dis que Nicolas Sarkozy est aujourd’hui un des problèmes de la France […] et qu’il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée», a déclaré dimanche M. de Villepin sur la radio Europe 1.

Propos «scandaleux», «outrageants», d’un homme qui a «pété les plombs» et veut «faire le buzz»: les réactions se sont aussitôt multipliées à droite pour condamner ces déclarations, y compris chez les proches de l’ancien Premier ministre. «Ce sont des propos qui sont outrageants à l’égard du président de la République, ce sont aussi des propos qui sont violents à l’égard de l’ensemble du gouvernement et à l’égard de toute la majorité», a déploré lundi son ancien directeur de cabinet, le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire. Le chef de file des députés UMP (droite, au pouvoir) Jean-François Copé a aussi jugé ces propos «pas acceptables». «Il faudra certainement qu’un jour ou l’autre, tout ça se clarifie, que Dominique de Villepin nous dise dans quel camp il est», a-t-il dit.

M. de Villepin, 56 ans, est toujours membre de l’UMP au pouvoir, malgré la création de son propre mouvement, République solidaire. Il envisage d’être candidat à la présidentielle de 2012. «Villepin est dans l’UMP tout en critiquant le président de la République c’est-à-dire que c’est un schizophrène», a critiqué lundi un porte-parole du parti présidentiel, Dominique Paillé. «Il fait feu de tout bois pour essayer d’exister alors qu’il sombre dans les sondages», a-t-il dit.

Le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer a fustigé des «propos choquants, scandaleux et disqualifiants». «Il a pété les plombs», juge le député Jacques Myard. Dominique de Villepin, qui a affronté Nicolas Sarkozy en justice dans un complexe dossier de machination, l’affaire Clearstream, vient de publier un ouvrage, «L’esprit de cour», dans lequel il se livre également à une violente charge contre son rival. Il l’accuse notamment d’avoir «dévalorisé la fonction présidentielle» et d’être entouré d’une «cour invraisemblable de perroquets apeurés».