Il faut avoir le courage d’écrire la vérité. Non, le Père Noël ne fait plus son boulot. Alors qu’il comblait nos vœux d’enfant, le voici, pour la deuxième année consécutive, démuni face à notre plus cher désir: tourner la page du coronavirus. Vaccination, confinement, restriction, isolement, le menu de nos Fêtes est digne de l’indigeste «kloug», la bûche roulée sous les aisselles du film Le Père Noël est une ordure. Et le climat social devient si tendu qu’il suffira d’un rien pour amorcer les hostilités entre pro et anti-vaccination autour de la dinde – notre rédaction a concocté un manuel de survie pour éviter que la farce ne tourne au vinaigre.

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L’homme à la barbe blanche ne nous a pourtant pas oubliés. Au pied de nos sapins, il a en effet laissé un précieux cadeau: notre humanité. Depuis que le coronavirus a fait irruption dans nos vies en mars 2020, nous défendons tous des valeurs qui en forment la quintessence. En ces heures de quiétude, rappeler le but de nos batailles permet de prendre un peu de distance sur nos bagarres quant au moyen d’y parvenir.

La vie et la qualité de la vie

Nous nous battons pour notre vie et celle de nos proches. La pression record subie par les centres de test à la veille de Noël, le travail du personnel soignant et le sacrifice de tous ceux qui, touchés par le coronavirus, se tiendront à l’écart des célébrations, sont autant d’indices de cette volonté face à la maladie et à la mort.

Nous nous battons pour notre qualité de vie. Cet ensemble de tous les bonheurs rendant l’existence digne d’être traversée a été meurtri plus d’une fois par la pandémie. Appauvris par ces deux éprouvantes années, de nombreux foyers luttent pour s’en sortir. Au-delà des aspects matériels, cette qualité de vie dépend intimement de notre engagement spirituel au sens large.

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Nous nous battons ainsi pour le bien, c’est-à-dire notamment pour maintenir la solidarité et la convivialité, valeurs cardinales du physicien et philosophe suisse Pierre Lehmann, décédé cette semaine. En étant relié aux autres, notre vie prend du sens, et la pandémie nous force à emprunter de nouveaux chemins pour les rencontrer.

Nous nous battons aussi pour avoir accès à ce qui est beau: la musique, le théâtre, la peinture, tout ce qui permet de s’évader et qui nous a été confisqué par la pandémie.

Noël, quintessence des raisons de nous battre

Enfin, nous nous battons pour ceux qui viennent après nous, pour que le coronavirus porte aussi peu atteinte que possible à leur droit à la santé et à l’éducation.

Si la fête de Noël reste pour tant d’entre nous un moment spécial, c’est qu’elle concentre ces valeurs du beau et du bien que nous cherchons à préserver. Que la douceur de ces jours suspendus entre deux années nous permette de puiser le courage renouvelé de porter ce combat qui s’annonce encore si long.