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Nouri al-Maliki s'efforce de sauver son gouvernement

Le premier ministre tente de faire revenir les six ministres sunnites démissionnaires.

Les hauts dirigeants irakiens souhaitent tenir une réunion de crise cette semaine pour tenter de mettre fin aux querelles intestines qui empoisonnent la coalition gouvernementale et compromettent la réconciliation nationale du pays ravagé par quatre années de violences, ont-ils annoncé dimanche. Le premier ministre, Nouri al-Maliki, un chiite, le président irakien, Jalal Talabani, un kurde, et le vice-président, Adel Abdel Mahdi, un autre chiite, veulent faire revenir dans la fragile coalition les représentants sunnites, dont six ministres du Front de la concorde nationale ont présenté mercredi leur démission du gouvernement.

L'an passé le premier ministre, en formant un gouvernement de coalition, avait promis la réconciliation nationale, mais son travail a été constamment sapé par les rivalités internes, en particulier entre sunnites et chiites. Les chiites accusent les sunnites, au pouvoir sous Saddam Hussein, de soutenir des groupes d'insurgés qui commettent des attentats. De leur côté, les sunnites accusent le cabinet d'organiser des raids et campagnes d'arrestations dans les localités et quartiers sunnites. Ces querelles intestines ont mené cette semaine la coalition au bord de la rupture, avec la décision des six ministres sunnites. En refusant leur démission, Nouri al-Maliki s'efforce de sauver son gouvernement.

Cerveau des attentats contre le mausolée de Samarra tué

L'armée américaine a annoncé hier avoir tué le cerveau des deux attentats contre le mausolée de Samarra, qui avaient déclenché la spirale de violences confessionnelles entre chiites et sunnites. Haitham al-Badri, décrit par les Américains comme le chef de la branche irakienne d'Al-Qaida dans la province de Salaheddine, a été tué lors d'une opération, jeudi à l'est de Samarra, selon une porte-parole militaire américaine.

Haut lieu de pèlerinage, le mausolée chiite avait été dynamité le 22 février 2006. Son dôme en or, chef d'œuvre architectural vieux de 1200 ans, avait été détruit. En juin, l'édifice a été victime d'un nouvel attentat, qui a détruit ses deux minarets.