Mais pour le ministre ukrainien des Affaires étrangères, ce vendredi à Bâle (Suisse), l’Ukraine a besoin d’un «cessez-le-feu «réel» dans l’est du pays et non d’une annonce». C’est ce qu’a déclaré M. Pavlo Klimkin aux journalistes en marge du réunion ministérielle de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe.
Accord surprise
A Kiev, la présidence ukrainienne a créé la surprise en annonçant un «jour de tranquillité» pour le 9 décembre. Contre toute attente, les autorités des deux républiques autoproclamées dans l’est séparatiste du pays ont confirmé ces informations.
«Le groupe, dont des militaires ukrainiens et des nôtres font partie, s’est mis d’accord avec la médiation de l’OSCE et de la partie russe pour arrêter le feu à partir du 9 décembre», a indiqué le président du «parlement» de la République autoproclamée de Donetsk (DNR), Andreï Pourguine, cité par Ria Novosti.
L’accord «oral», qui n’a pas encore été signé, a pu être conclu «car tout le monde est fatigué de ces tirs qui n’ont aucun sens […] et dont souffrent essentiellement les civils», a expliqué une source au sein du «Ministère de la défense» de la DNR.
«Si c’est respecté, le retrait d’armes lourdes [de la ligne du front] commencera le 10 décembre», a pour sa part ajouté à l’AFP une source à la présidence, selon laquelle il s’agissait de la procédure prévue par les accords de paix signés en septembre à Minsk.
Les trêves précédentes, dont celle qui a suivi les accords de Minsk du 5 septembre, ne sont toutefois pas parvenues à mettre fin aux combats dans l’est de l’Ukraine, qui ont fait selon l’ONU plus de 4300 morts depuis leur début en avril.
L’OSCE prudente
La nouvelle trêve a été prudemment saluée par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont la conférence annuelle à Bâlea été en grande partie consacrée à la crise ukrainienne.
«S’il y a un accord avec des acteurs différents, les armes lourdes seront retirées et nous sommes dans la logique d’une désescalade […] mais nous serons prudents car il y a plusieurs points qui ne sont pas clairs pour le moment», a déclaré à la presse le président suisse Didier Burkhalter, président en exercice de l’OSCE.
Plus tôt dans la journée, John Kerry a souligné devant l’OSCE que son pays n’avait «ni le dessein ni le souhait de voir la Russie s’isoler par ses propres actions» et ne cherchait pas «confrontation» avec Moscou sur la crise ukrainienne.
«En fait, nous sommes convaincus que Moscou pourrait rétablir la confiance et les bonnes relations en contribuant simplement à calmer le jeu», a poursuivi M. Kerry qui venait de s’entretenir avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
La sous-secrétaire d’Etat américaine pour le contrôle des armes et la sécurité internationale, Rose Gottemoeller, est attendue vendredi à Kiev pour une série de rencontres bilatérales.