L’essentiel

Le Conseil fédéral a décidé de durcir les conditions d’entrée sur le territoire:

  • Dès lundi, toute personne non vaccinée ou non guérie devra présenter la preuve d’un test négatif à son arrivée en Suisse.  Entre quatre et sept jours plus tard, elle devra effectuer un nouveau test, à ses frais
  • Toute personne entrant en Suisse, qu’elle soit vaccinée, guérie ou testée négative , devra remplir un formulaire
  • Les personnes en provenance de zones frontalières ne sont pas obligées d’effectuer de test, ni de remplir le formulaire
  • Les personnes vaccinées à l’étranger avec un vaccin autorisé par l’Agence européenne des médicaments entrant en Suisse pourront obtenir un certificat covid suisse
  • Le Conseil fédéral pourrait revenir sur la fin de la gratuité des tests. Une décision sera prise lors d’une prochaine séance

Les autorités auraient-elles pu éviter la formation du cluster à Ischgl, la station de ski autrichienne? Le premier procès d’une longue série intentée par des familles endeuillées par le Covid-19 s’est ouvert à Vienne

De nombreuses personnes habitant en Suisse se rendent en France, où le sérum de Johnson & Johnson est disponible, pour se faire vacciner.

L’opposition aux mesures de lutte contre la pandémie continue de se manifester dans les rues du pays. Des milliers de personnes en colère ont manifesté jeudi soir à Bienne et à Berne. Les violences ont été condamnées de toute part.

Notre suivi de la journée de jeudi.


■ Le gouvernement britannique assouplit les conditions de voyage pour les vaccinés

A partir du 4 octobre, les voyageurs vaccinés à destination de l’Angleterre n’auront plus besoin d’effectuer un test avant leur départ d’un pays qui ne figure pas sur la liste rouge, a tweeté le ministre des Transports Grant Shapps. A la fin du mois, le test PCR exigé au deuxième jour après l’arrivée sur le sol anglais sera remplacé par un test antigénique «moins coûteux», ajoute-t-il.

Les voyageurs testés positifs devront s’isoler et effectuer un test PCR de confirmation, sans coût supplémentaire, qui sera analysé pour identifier de nouveaux variants. Toujours à partir du 4 octobre, le gouvernement britannique reconnaîtra la vaccination de 17 pays et territoires supplémentaires, dont le Japon et Singapour.

Le ministre des Transports a également annoncé que huit pays quittaient la liste rouge – qui impose une coûteuse quarantaine à l’hôtel obligatoire pendant 10 jours – parmi lesquels figurent la Turquie, le Pakistan et les Maldives. La liste orange va quant à elle disparaître.

En revanche, les voyageurs non-vaccinés de pays non classés en rouge devront subir des tests PCR avant leur départ, puis aux deuxième et huitième jours après leur arrivée – avec la possibilité d’en faire un troisième pour réduire la durée de la quarantaine.

Ces simplifications permettront à «davantage de personnes de voyager, de voir leurs proches ou de faire des affaires dans le monde entier, tout en donnant un coup de pouce à l’industrie du voyage», a fait valoir Grant Shapps dans un communiqué.

Il souligne que huit adultes sur dix sont entièrement vaccinés au Royaume-Uni.


■ 50 000 000 de personnes ont reçu au moins une injection vaccinale en France

Le cap symbolique des 50 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 a été atteint en France – environ 67 millions d’habitants, annonce ce vendredi Emmanuel Macron.

«Le vaccin sauve des vies, le virus tue, c’est simple», déclare le chef de l’Etat à la fin de cette vidéo qui reprend des images de toute la campagne de vaccination commencée fin décembre 2020.


■ Une 3e dose est «contraire à l’éthique», pour le géant indien des fabricants de vaccins

Adar Poonawalla, le patron du Serum Institute of India (SII), le plus grand fabricant de vaccins au monde, estime ce vendredi qu’il est «contraire à l’éthique» d’administrer dans certains pays une troisième dose de vaccin contre le Covid-19, alors que de nombreuses nations en voie de développement luttent toujours pour obtenir leurs premières doses.

Il ajoute que cela n’est «pas juste», car «les nations les plus riches s’emparent de la plupart des vaccins disponibles.» Le SII devait initialement jouer un rôle de premier plan dans la fourniture de vaccins assurée dans le cadre du mécanisme de financement international Covax. Mais en raison de l’explosion de la pandémie dans ce pays, New Delhi a interdit leur exportation pour combattre la diffusion du Covid-19 sur le territoire indien. Adar Poonawalla espère que ces restrictions à l’exportation seront «levées d’ici un ou deux mois.»

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Des pays, comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, ont commencé à administrer une troisième dose à certaines catégories de population: les plus âgés (six mois après leur vaccination) et les personnes au système immunitaire affaibli. Pour la justifier, ces pays invoquent une baisse de l’efficacité des vaccins contre l’infection au variant Delta qui semble s’accentuer avec le temps.

D’autres sont allés plus loin, ou envisagent de le faire. En Israël, la troisième dose est disponible dès l’âge de 12 ans, cinq mois après la vaccination. Et les Etats-Unis lanceront une campagne de rappel le 20 septembre, en commençant sans doute par les plus âgés.

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et une partie de la communauté scientifique dénoncent régulièrement l’inégalité criante dans l’accès à la vaccination entre les populations des pays pauvres et des pays riches. Ils estiment que ces rappels sur l’ensemble de la population ne sont pas justifiés car les vaccins restent très efficaces contre les formes graves et qu’ils sauveront plus de vie s’ils sont d’abord administrés aux personnes non vaccinées.


■ En Ukraine, des experts craignent une nouvelle vague plus «meurtrière»

Confrontée à une nouvelle vague de coronavirus et à une vaccination à la traîne, l’Ukraine pourrait connaître un nombre important de décès liés au Covid préviennent des experts ce vendredi. Après un répit cet été, le nombre de nouvelles contaminations augmente rapidement avec 27 600 nouveaux cas enregistrés au cours des sept derniers jours, contre 17 000 la semaine précédente. Le nombre d’hospitalisations quotidiennes dépasse les 1200 – moyenne de ses sept derniers jours – contre 840 la semaine d’avant.

«Selon toute vraisemblance, cette vague sera la plus meurtrière. Nous avons très peu de gens vaccinés pour la retenir» et «sommes proches» d’une explosion, constate Pavlo Kovtoniouk, l’ex-vice-ministre de la Santé et fondateur du Centre d’analyse de la santé publique.

Si l’Ukraine manque de moyens techniques pour déterminer le variant dominant, il s’agit «très probablement» du Delta, estime Iouri Ganytchenko, chef du Centre de l’économie de la santé au sein de l’Ecole d’économie de Kiev. Il affirme que la nouvelle vague pourrait atteindre son pic dans la deuxième moitié d’octobre et en novembre avec 350 à 400 cas mortels par jour contre 220 lors de la précédente vague au printemps.

L’Ukraine a enregistré à ce jour plus de 2,3 millions de cas de coronavirus, dont presque 55 000 mortels. Seul «16% de la population – environ 40 millions d’habitants – a déjà reçu au moins une dose», souligne-t-il. Le pays dispose actuellement de quatre vaccins (AstraZeneca, Comirnaty, Moderna et le Coronavac chinois), mais nombreux sont celles et ceux qui hésitent à se faire vacciner.

Sur ce sujet, le service de sécurité ukrainien (SBU) a annoncé ce vendredi le démantèlement d’un réseau de 5 000 robots informatiques visant à «faire échouer» la campagne de vaccination en diffusant de «fausses informations.».


■ En Slovénie, vaccination obligatoire anti-Covid pour la fonction publique

La Slovénie a décrété ce vendredi l’obligation pour ses employés de la fonction publique de se faire vacciner contre le Covid-19. Une mesure qui vise à doper le taux d’immunisation et à prévenir une nouvelle vague de contaminations. Celle-ci entrera en vigueur début octobre et concerne environ 31 000 personnes.

S’ils refusent de se faire vacciner – sauf s’ils ont déjà contracté le virus et peuvent fournir un certificat d’anticorps – fonctionnaires, policiers ou soldats risquent de perdre leur travail. «Je compte sur le bon sens des employés et j’espère que nous ne devrons pas procéder à de licenciements», déclare le ministre de la Fonction publique, Bosjtan Koritnik.

A ce jour, seulement 45% de la population slovène – environ deux millions d’habitants et habitantes – est vaccinée, un des taux les plus faibles de l’Union européenne, alors que le pays affiche une mortalité relativement élevée avec près de 5 000 décès depuis l’émergence de la pandémie. Face à cette situation, le gouvernement conservateur de Janez Jansa a décidé de durcir les restrictions sanitaires. Depuis mercredi, le pass sanitaire est exigé sur le lieu de travail, dans le secteur public ou privé, et dans les magasins.

Selon les autorités, ces nouvelles mesures ont permis d’accélérer le rythme de la campagne de vaccination. Elles ont aussi provoqué la colère ce mercredi de milliers de manifestants, qui ont été dispersés par la police au canon et eau et au gaz lacrymogène.


■ Les agences de voyages confiantes face au test Covid

L’obligation d’effectuer un test Covid pour les personnes entrant en Suisse n’inquiète pas outre mesure les agences de voyages suisses. Celles-ci ne s’attendent pas à une vague d’annulations de réservations en raison du tour de vis décidé ce vendredi par le Conseil fédéral. A partir de lundi 20 septembre, les personnes non vaccinées ou non guéries du coronavirus devront présenter un test Covid négatif afin de pourvoir rentrer sur territoire.

La plupart des prestataires de voyages accueillent favorablement cette décision. «Nous nous réjouissons que le Conseil fédéral ait choisi d’opter pour le test», explique ainsi Milica Vujcic, la porte-parole de Tui. Le groupe zurichois salue l’exemption faite aux enfants jusqu’à 16 ans et la possibilité de présenter de tests antigéniques rapides, moins chers que les PCR.

Hotelplan estime que les nouvelles mesures sont justifiées. Les contrôles ne concernent plus uniquement les voyageurs rentrant en Suisse en avion comme c’était le cas jusqu’ici, note sa porte-parole Bianca Gähweiler. La filiale de Migros ne s’attend pas à un impact négatif sur les réservations.

Le son de cloche est identique chez Tui. «De nombreux clients attendent avec impatience de voyager vers le chaud et la mer et acceptent les coûts supplémentaires», selon Milica Vujcic. A cela, il faut ajouter que les tests Covid sont souvent moins chers à l’étranger qu’en Suisse. De nombreux voyageurs ne seront même pas concernés par ces nouvelles mesures, affirme DER Touristik (Suisse), auquel appartiennent les marques Kuoni et Helvetic. «La majorité de nos clients est vaccinée et pour les autres les tests constituent déjà la norme en cas de voyage», souligne son porte-parole Markus Flick.


■ Pour Mauro Poggia, les nouvelles mesures sanitaires «ont du sens»

La réaction du conseiller d’Etat genevois chargé du Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS), Mauro Poggia, suite aux mesures annoncées ce vendredi par le Conseil fédéral:

«Je suis satisfait par cette décision logique et pragmatique. Les contrôles des tests à la frontière, les éventuelles mises en quarantaine pour les Suisses revenant de zones frontalières, les nouveaux tests à leur issue, tout cela aurait représenté du travail inutile dans un système absolument impraticable. Cette mesure fait sens, d’autant plus que le taux de vaccination est meilleur en France que chez nous.
Pour les personnes venant sur notre territoire d’au-delà des zones frontalières, les contrôles seront plus précis qu’aujourd’hui. Les voyageurs sauront que les démarches que nous leur demandons ont du sens et seront prises en compte, ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui. Réserver ces démarches aux personnes revenant de vraies zones à risques plutôt qu’aux Genevois qui vont acheter leur pain à Gaillard me semble être une bonne décision.»


■ La gestion de la pandémie en procès à Ischgl

Le premier procès d’une longue série intentée par des familles endeuillées par le Covid-19 dans les Alpes autrichiennes s’est ouvert à Vienne. La question au cœur des débats: est-ce que les autorités auraient pu éviter la formation d’un tel cluster?

L’audience de trois heures, qui s’est conclue en début d’après-midi, inaugure un marathon judiciaire pour un dossier tentaculaire. Une quinzaine de plaintes sont déjà recensées. Plus de 6000 personnes originaires de 45 pays affirment qu’elles ou leurs proches ont été contaminées dans la station huppée d’Ischgl ou dans les environs en raison de négligences et d’une gestion chaotique en mars 2020. D’après l’association de consommateurs VSV, qui regroupe les procédures, 32 personnes sont décédées.

La magistrate, Catrin Aigner, s’est penchée sur la plainte déposée par l’Autrichienne Sieglinde Schopf et son fils Ulrich. C’était il y a un an et demi: Hannes Schopf, un fervent skieur de 72 ans, partait rejoindre les pistes de la station du Tyrol. A la gare, son épouse se souvient l’avoir serré dans ses bras pour la dernière fois. Quelques semaines plus tard, il mourait du Covid-19, seul dans la chambre d’un hôpital situé près de Vienne. La septuagénaire s’en veut toujours de l’avoir encouragé à faire une escapade. Elle réclame à l’Etat 100 000 euros de dommages et intérêts, un argent qui sera versé à une association caritative, précise son fils.

Sur ce sujet: Une station de ski autrichienne a contribué à la propagation du Covid-19 en Europe

Selon un rapport d’experts indépendants, la première alerte émise dès le 5 mars par l’Islande qui s’alarmait du retour de touristes contaminés à Ischgl, a été ignorée. Les skieurs ont continué leur activité, tandis qu’en soirée la fête battait son plein. Quelques jours plus tard, le chancelier conservateur Sebastian Kurz a décrété un confinement local et a demandé à des milliers de touristes de quitter les lieux en quelques heures, ce qui selon les victimes et leurs proches aurait précipité la catastrophe.

Les autorités nient tout manquement, estimant avoir agi en l’état des connaissances à leur disposition à ce moment-là. Dans ce scandale, cinq personnes, dont Werner Kurz, le maire d’Ischgl, font l’objet d’une enquête pour «administration intentionnelle ou par négligence de maladie transmissible ayant porté atteinte à l’intégrité physique ou psychique d’autrui.» Le parquet d’Innsbruck a transmis le dossier au ministère de la Justice, sans que l’on sache si des poursuites pénales seront finalement engagées.


■ Un bilan positif pour le tourisme tessinois

Le secteur touristique tessinois est parvenu à bien surmonter les difficultés auxquelles il est confronté la crise sanitaire a éclaté Lors de la première période de confinement, de mars à mai 2020, les nuitées hôtelières avaient chuté de 76,9% en rythme annuel dans le canton, en raison notamment de l’appel lancé à contrecœur par les autorités de s’abstenir de pas franchir le Gothard pendant le férié pascal.

Le rebond a suivi immédiatement, le grand nombre de touristes des autres cantons ayant permis de surcompenser l’absence des voyageurs étrangers. Ce qui s’est traduit par une hausse de 6,2% sur un an entre juin et octobre, indique Christian Vitta, chef du département des Finances et de l’économie tessinois.

Une tendance qui s’est confirmée en 2021 avec une véritable explosion de la demande dès le printemps: de mars à juillet, les nuitées ont décollé de près d’un tiers par rapport à la même période en 2019.

Depuis le début de l’année, le redressement par rapport à 2020 a été beaucoup plus marqué au Tessin (+94,9%, soit 1,65 million de nuitées) que dans l’ensemble de la Suisse (+12,1%), où il est resté sensiblement inférieur au niveau d’avant la crise, à un peu plus de 15 millions.

Même constat dans la para-hôtellerie, avec un rebond de 93,9% dans les campings entre janvier et juillet, et de 43,5% dans les logements de vacances, pour un total près de 1,2 million de nuitées.


■ Test aux frontières: des cantons craignent des difficultés de suivi

Les cantons accueillent favorablement l’introduction d’un test négatif obligatoire pour entrer en Suisse. Mais l’obligation d’effectuer un second test sera difficile à contrôler et à faire respecter, estiment certains.

Quatre à sept jours après le premier test, il faudra en faire un second. Les cantons avaient demandé une solution centralisée pour la déclaration de ce second test, rappelle ce vendredi la Conférence des directrices et directeurs cantonaux (CdS) dans un communiqué. Ce que la Confédération renonce désormais à faire.

Il reviendra donc aux cantons de vérifier, par le biais d’un échantillonnage aléatoire, si les personnes non vaccinées et non guéries se font effectivement tester une seconde fois après leur entrée dans le pays.

L’expérience acquise après les vacances d’été, lorsqu’une partie considérable des nouvelles infections a pu être attribuée à des voyageurs rentrant chez eux, plaide […] en faveur des nouvelles règles d’entrée, constate néanmoins la CdS.

De plus, la variante consistant en un dépistage répété a été nettement préférée à la variante prévoyant une quarantaine.


■ La gratuité des tests à nouveau en discussion

Le Conseil fédéral pourrait revenir sur la fin de la gratuité des tests. Il est conscient que ce changement annoncé pour le 1er octobre peut poser des difficultés pour certaines personnes, notamment celles qui attendent leur deuxième dose de vaccin.

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«Nous allons étudier des solutions pour ces personnes», annonce ce vendredi le ministre de la santé Alain Berset face aux médias. Une décision sera prise lors d’une prochaine séance. Cela pourrait se traduire par quelques adaptations qui devraient garantir la transition avec plus de souplesse.

Le ministre a toutefois souligné que, contrairement à la vaccination, le test ne permet pas de sortir de la crise. «Nous sommes d’ailleurs très heureux de voir le mouvement actuel en faveur de la vaccination», poursuit-il.

Lire également: L’extension du certificat covid provoque un boom de vaccination dans tous les cantons

Soutenu par les cantons et de nombreux milieux consultés, le gouvernement avait décidé le 25 août de mettre un terme à la gratuité des tests dès le 1er octobre. Il estimait que ce n’est plus à la collectivité de prendre en charge les coûts des tests des personnes non vaccinées qui souhaitent obtenir un certificat Covid-19.

Alors que presque tous les partis avaient soutenu la décision du gouvernement, l’UDC, le PS et le Centre ont retourné leur veste et demandent le maintien de la gratuité des tests.


■ Conférence de presse du Conseil fédéral: le durcissement des conditions d’entrée en Suisse

Le Conseil fédéral a décidé d’imposer des restrictions à l’entrée sur le territoire suisse «en vue des vacances d’automne», il indique réagir «aux expériences faites après les vacances d’été». Les nouvelles mesures décidées concernent toutes les personnes de plus de 16 ans entrant dans le pays. En raison du variant Delta, la liste de pays à risques n’est plus pertinente pour les mesures aux frontières estime le gouvernement. Les règles suivantes entreront en vigueur dès le lundi 20 septembre.

Deux tests obligatoires. Toutes les personnes non vaccinées ou non guéries devront présenter la preuve d’un test négatif à leur arrivée en Suisse. Entre quatre et sept jours plus tard, elles devront effectuer un nouveau test, à leurs frais. Les personnes vaccinées ou guéries ne sont pas concernées.

Formulaire d’entrée pour tout le monde. Toutes les personnes entrant en Suisse – vaccinées, guéries ou testées négatives – devront remplir un formulaire, appelé «Passenger Locator Form» (SwissPLF), qui doit donner aux cantons la possibilité d’effectuer des contrôles aléatoires. Les personnes qui ne respecteraient pas ces mesures encourront «une amende d’ordre de 200 francs en cas d’entrée sans certificat de test et de 100 francs en cas de formulaire non rempli», précise le Conseil fédéral dans son communiqué.

Exception pour les frontaliers. Les travailleuses et travailleurs frontaliers et les personnes en provenance de zones frontalières ne sont pas obligés d’effectuer des tests, ni de remplir le formulaire.

Un citoyen des Grisons – ou de n’importe quel autre canton – qui prend des vacances ou fait ses courses dans un pays voisin, devra remplir le formulaire selon la région dans laquelle il se rend. Si celle-ci est frontalière, il pourra rentrer en Suisse sans remplir ce formulaire, précise Christian Bock, directeur de l’Administration fédérale des douanes

Sur ce point, Alain Berset rappelle que toutes les régions frontalières ont un taux de vaccination supérieur à celui de notre pays.

Seuls les vaccins autorisés par l’EMA reconnus. Les personnes vaccinées à l’étranger avec un vaccin autorisé par l’Agence européenne des médicaments (EMA) entrant en Suisse pourront obtenir un certificat covid suisse, afin de permettre, aux touristes notamment, «la possibilité de participer à la vie sociale». Jusqu’au 10 octobre, «à titre transitoire», tous les certificats de vaccination étrangers seront valables en Suisse.

Nous sommes en train de nous procurer le vaccin Janssen auprès de Johnson & Johnson, annonce le ministre de la santé Alain Berset

Le Conseil fédéral fera le point sur ces nouvelles mesures dans quelques semaines. Il procédera à des ajustements si nécessaire.

Le gouvernement souligne encore que les dispositions actuelles réglant l’entrée en Suisse restent inchangées. «Le Secrétariat d’État aux migrations tient toujours une liste des pays à risque qui détermine qui peut entrer ou non sur le territoire suisse.»


■ Guy Parmelin condamne tous les actes de violence

La manifestation contre les mesures anti-Covid jeudi soir sur la Place fédérale fait réagir au plus haut niveau. Le président de la Confédération Guy Parmelin a condamné vendredi tous les actes de violence.

«Je condamne sans réserve tous les actes de violence contre les personnes, les biens privés ou publics», a déclaré Guy Parmelin. «Il faut être clair: nous disposons de tous les instruments démocratiques pour faire valoir ses opinions», a-t-il ajouté devant la presse en réponse à une question d’un journaliste.

«On peut exprimer vivement ses opinions, mais il y a des limites. La violence ne mène à rien», selon le Vaudois. Interrogé encore sur le T-shirt porté par Ueli Maurer avec l’inscription «sonneurs de cloches pour la liberté», un des groupes de corona-sceptiques, le président n’a pas souhaité s’exprimer. «Nous ne faisons aucun commentaire sur les prises de position des conseillers fédéraux», a-t-il dit.


■ 10 000 euros d’amende pour une affiche représentant Macron en Hitler

Le tribunal correctionnel de Toulon a condamné vendredi à 10 000 euros d’amende un afficheur français de 62 ans, ancien publicitaire, pour «injure publique» au président de la République. Emmanuel Macron avait porté plainte cet été après la publication par cet entrepreneur de deux affiches le représentant sous les traits de Adolf Hitler.

«Le droit à la caricature a été atteint», a dénoncé au côté l’avocat de l’afficheur, annonçant «immédiatement faire appel». «Le président si prompt à défendre la liberté d’expression […] considère qu’elle s’arrête à son auguste personne». Si l’ancien délit d'«offense au président de la République» a été abrogé en 2013 après un arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme condamnant la France, le chef de l’Etat est protégé de l’injure et de la diffamation publique comme tout citoyen ordinaire, même si les poursuites sont rarissimes.


■ Tourisme vaccinal en France

Les pharmacies françaises situées non loin de la frontière croulent sous les demandes de vaccination de personnes résidant en Suisse, révèle la RTS. «Plus de la moitié de nos demandes sont issues de personnes suisses», indique un pharmacien établi dans la région bâloise. Il remarque toutefois que «la demande s’est infléchie depuis environ une semaine».

Selon lui, ces demandes étaient liées à la possibilité de recevoir en France le vaccin Johnson & Johnson, qui ne nécessite qu’une seule injection. Bien qu’autorisé en Suisse par Swissmedic, ce vaccin n’y est pas disponible pour tout en chacun. L’OFSP a acheté un petit nombre de doses de ce vaccin, basé sur un vecteur viral à ADN et moins efficace que ses concurrents à ARNm, pour les personnes dont l’état de santé contre-indique l’administration des deux autres vaccins autorisés en Suisse.

Ce vaccin permet l’obtention d’un passe sanitaire valable sur le territoire helvétique, relève encore la RTS sur son site.


■ De nombreuses condamnations de la violence sur la Place fédérale

Le président du groupe socialiste au Conseil national Roger Nordmann déclare dans le Tages Anzeiger que les manifestations qui ont dégénéré jeudi soir devant le Palais fédéral à Berne sont «totalement inappropriées». «Les gens sont autorisés à manifester, nous avons la liberté d’expression. Mais elle doit toujours être non-violente», abonde Aline Trede, son homologue chez les Verts.

Les présidents des deux chambres du parlement Alex Kuprecht (UDC, SZ) et Andreas Aebi (UDC, BE) ont également condamné la violence sur Twitter: «Le comportement des manifestants violents est anti-suisse»


■ Non-vacciné, Bolsonaro dit qu’il ira tout de même à l’ONU

Le président brésilien Jair Bolsonaro, qui n’est pas vacciné contre le Covid-19, a assuré qu’il se rendrait à l’Assemblée générale de l’ONU la semaine prochaine à New York. Sa participation avait été mise en doute mercredi lorsque les autorités new-yorkaises avaient imposé la présentation d’un certificat de vaccination pour accéder à la réunion.

«Je serai la semaine prochaine à l’Assemblée générale de l’ONU, je vais donner le discours d’ouverture» mardi, a dit le chef d’Etat d’extrême droite dans sa traditionnelle allocution sur les réseaux sociaux.

Le commissaire à la Santé de New York, Dave Chokshi, a expliqué que l’amphithéâtre de l’Assemblée générale était «un centre de convention» soumis aux mêmes règles que la plupart des espaces intérieurs d’activité de la ville. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réagi en disant qu’il ne pouvait pas imposer cette contrainte aux chefs d’Etat.


■ Le Conseil fédéral envisage des contrôles aux frontières

Pour limiter la propagation du virus, les autorités fédérales envisagent des contrôles aux frontières. Les voyageurs qui arrivent sur le territoire helvétique pourraient avoir l’obligation de présenter un test négatif ou un certificat covid, quel que soit le moyen de transport emprunté.

Selon la RTS, une personne passant la frontière pourrait devoir effectuer un test dans le pays de départ puis un second en Suisse, quatre à sept jours après son arrivée. Le conseiller fédéral Alain Berset opterait pour cette mesure. Une confirmation doit intervenir ce vendredi après-midi lors d’une conférence de presse.


■ A Berne, la police intervient pour disperser une foule de contestataires

La manifestation non autorisée qui a rassemblé jeudi soir à Berne des milliers d’opposants aux mesures prises pour endiguer la pandémie de coronavirus s’est dispersée vers 22 heures. Plus tôt dans la soirée, la police a fait usage d’un canon à eau devant le Palais fédéral.

Selon la police, ce déploiement était devenu nécessaire: des manifestants isolés avaient poussé la barrière servant à protéger le Palais fédéral et lancé des pétards. La place s’est vidée relativement vite. Des affrontements verbaux ont toutefois eu lieu entre les manifestants et la police près de la gare principale, a constaté un journaliste de Keystone-ATS. Sur Twitter, le directeur de la sécurité de la ville de Berne, Reto Nause, a remercié la police pour ses efforts, affirmant que l’intervention a permis d’empêcher une «éventuelle prise d’assaut du Palais fédéral».

Le président du Conseil national, Andreas Aebi, a réagi aux débordements. Il assure que le travail parlementaire ne sera pas influencé par la mobilisation: «Nous ne nous laisserons pas perturber par quelques têtes brûlées.»