Ces élections législatives anticipées découlent de la crise politique ouverte par la démission du gouvernement le 22 avril, à la suite du départ d’un parti flamand de la coalition au pouvoir.

La Chambre des députés a voté jeudi soir son auto-dissolution, faute de coalition de rechange possible. Le Sénat a fait de même quelques minutes plus tard. Les deux chambres du parlement doivent à présent être renouvelées par des élections à organiser dans les 40 jours.

«Les élections sont fixées au 13 juin», a annoncé le président de la Chambre, Patrick Dewael, même si la date ne sera officielle qu’après la publication d’une annonce vendredi au journal belge.

Pendant l’ultime séance à la Chambre, un député du parti d’extrême droite flamand Vlaams Belang a ponctué son intervention par une provocation : «Vive la Flandre libre, que la Belgique crève !».

Lassitude de la population Le record de 2007, lorsqu’il avait fallu plus de six mois pour constituer un gouvernement, risque d’être battu. La perspective de la présidence belge de l’UE, qui débute le 1er juillet, pourrait néanmoins pousser les partis à accélérer pour ne pas faire vivre au pays une humiliation.

De nombreux Belges ne cachent pas leur lassitude. Sur les réseaux sociaux, des groupes tels que «Le 13 juin, je ne pourrai pas aller voter, j’ai piscine...» comptent déjà plusieurs milliers d’adhérents, alors que le vote est obligatoire en Belgique.

Après le scrutin, le camp néerlandophone se prépare à réclamer à nouveau le transfert de pouvoirs supplémentaires à la Flandre. Fait nouveau : les francophones, qui ont longtemps vu dans cette revendication les prémisses d’une indépendance de la Flandre, se disent à présent prêts à lancer le débat, à condition toutefois que l’on ne touche pas à la sécurité sociale nationale.