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Le parti du centre Kadima perd du terrain en Israël

Le travailliste Amir Peretz anime une campagne électorale un peu terne.

A vingt-six jours des élections législatives anticipées du 28 mars, le président du Parti travailliste israélien, Amir Peretz, a réussi à animer une campagne relativement terne en rencontrant Mahmoud Abbas, qui s'était déplacé le long de la frontière jordanienne pour l'occasion. Une première puisqu'Ehoud Olmert (Kadima) et Benyamin Netanyahou (Likoud), les deux autres candidats sérieux à la formation du prochain de gouvernement, refusent tout contact avec le président de l'Autorité palestinienne (AP) tant que le Hamas y sera majoritaire.

Certes, la démarche de Peretz n'est pas exempte d'arrière-pensées. Elle vise d'abord à doter le leader travailliste de la stature internationale qui lui fait cruellement défaut. Ce qui explique également pourquoi des rencontres avec le roi du Maroc, Mohamed VI, et le président égyptien, Hosni Moubarak, ont également eu lieu. Mais ces initiatives spectaculaires n'influent pas vraiment l'électorat israélien. Selon les derniers sondages, quoiqu'il fasse, le Parti travailliste resterait stable avec une vingtaine de députés sur les 120 que compte la Knesset.

A contrario, avec 37 élus au lieu de 44 il y a un mois, le parti de centre droit du premier ministre par intérim Ehoud Olmert commence à décliner. Pour les chroniqueurs politiques, ce phénomène s'expliquerait par la dégradation de la situation sécuritaire et par le «manque de poigne» allégué d'Olmert face aux Palestiniens. Pourtant le premier ministre répète à l'envi qu'il a «donné le feu vert à l'armée pour riposter aux attentats». Jeudi, il a également promis d'«appliquer la politique du poing de fer pour écraser le terrorisme», et il a confirmé que le bouclage économique des Territoires, instauré lors de la victoire électorale du Hamas, resterait en vigueur.

Mais les incidents se multiplient de nouveau dans les Territoires. Outre les tirs de roquettes Qassam à partir de la bande de Gaza, plusieurs Israéliens ont ainsi été poignardés par des Palestiniens isolés. D'autres ont été tués ou blessés par des tireurs des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa alors qu'ils circulaient sur les routes de Cisjordanie. Du pain bénit pour le Likoud et pour les autres partis d'extrême droite qui grignotent le potentiel électoral de Kadima en promettant d'«isoler davantage les territoires» et de «traiter le mal terroriste à la racine» si on leur donne la chance de revenir au pouvoir.