Cette semaine, son cœur était un peu plus léger que d’habitude. Elle avait nourri un espoir inavoué: s’autoriser à penser que son frère pouvait être libéré ou voir tenue quelque promesse. «Au moins ça.» «Mais non, jamais je n’aurais pensé que les choses étaient aussi horribles qu’elles se sont avérées. Que mon frère était en enfer.» Mona Seif livre au Temps un récit glaçant: celui de son frère, Alaa Abdel Fattah, le détenu le plus célèbre d’Egypte. Celui de la semaine qu’il a passé sans boire, sans manger, à l’ombre, bien loin du soleil de Charm el-Cheikh et de la COP27, où son sort s’est invité, comme celui des autres prisonniers politiques: en Egypte, ils seraient plus de 60 000, estime Amnesty International.