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Percée sur l'Europe de la défense

Les Vingt-Cinq sont parvenus à un consensus qui reprend la proposition de Berlin, Londres et Paris de constituer un noyau dur militaire européen.

Dans la valse des négociations, Jack Straw a fait un pas dans chaque direction. S'agissant du respect des travaux de la Convention, le secrétaire au Foreign Office s'est éloigné de Paris et Berlin en présentant soudain le Traité de Nice comme un moindre mal, du moins pour l'instant, ce qui a réjoui Varsovie et Madrid, qui veulent le conserver.

En revanche, le Britannique s'est rapproché de ses partenaires français et allemands sur la défense. Grâce au compromis imaginé à Naples, la défense européenne pourrait connaître un développement rapide. Jusqu'ici, les idées avancées par la Convention de Valéry Giscard d'Estaing sur le sujet ulcéraient les pays atlantistes et les pays neutres, qui voyaient dans le projet de coopération renforcée la possibilité de créer une alliance militaire exclusive au sein de l'Europe.

En accord avec Londres, Paris et Berlin ont assuré que le noyau dur de la défense – dont la création vise surtout à inciter les pays participants à augmenter leurs dépenses militaires – resterait ouvert à ceux qui le souhaitaient. Le protocole qu'ils proposent d'annexer à la Constitution précise qu'il ne s'agit en aucun cas de concurrencer l'OTAN. Les trois pays ont aussi laissé de côté le sujet le plus délicat, celui de la création d'un quartier général européen. Pour Louis Michel, le ministre belge des Affaires étrangères, ces propositions ont valeur de «conclusion» et il y voit la seule percée réelle de Naples. Reste que trois pays neutres, la Finlande, l'Irlande et la Suède, n'ont pas suivi et considèrent toujours avec méfiance les développements vers une vraie défense européenne.