GB: Saddam Hussein attache une grande importance à la possession d'armes de destruction massive, qu'il regarde comme l'assise d'un pouvoir régional irakien. Il ne les voit pas seulement comme des armes de dernier ressort. Il est prêt à les utiliser, même contre sa propre population, et est déterminé à les conserver en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Certaines de ces armes sont déployables dans les 45 minutes qui suivent l'ordre d'utilisation de ces armes. Nous jugeons que l'Irak a mis en place les procédures de commandement et de contrôle pour l'utilisation d'armes chimiques et biologiques.
Armes chimiques
US: Bagdad a des armes chimiques. Depuis la fin des inspections en 1998, l'Irak a soutenu son effort d'armement chimique. De nouvelles infrastructures ont été développées sous couvert de productions civiles. Bagdad a renouvelé sa production d'agents, probablement moutarde, sarin, cyclosarin et VX. Saddam a probablement stocké quelques centaines de mètres cubes d'agents chimiques militaires.
GB: L'Irak a rééquipé les sites auparavant associés à la production d'agents chimiques. Nous jugeons que l'Irak a continué à produire des agents chimiques.
Armes biologiques
US: Bagdad a des armes biologiques. Depuis la fin des inspections en 1998, l'Irak a investi plus lourdement dans l'armement biologique. L'infrastructure détruite durant l'opération Desert Fox a été reconstruite en grande partie. L'Irak dispose de certains agents de guerre biologiques «mortels et incapacitants» et est capable de produire et militariser rapidement toute une variété de ces agents, dont l'anthrax. Bagdad a établi une capacité de production d'agents biologiques militaires «à grande échelle, redondante et dissimulée», dont des sites mobiles. Ces sites échappent à la détection, sont hautement protégés et peuvent dépasser les taux de production dont l'Irak disposait avant la guerre du Golfe.
GB: Nous jugeons que l'Irak a continué à produire des agents biologiques, qu'ils ont développé des laboratoires mobiles à usage militaire, corroborant de précédents rapports concernant la production mobile d'agents biologiques militaires.
Armes nucléaires
US: S'il n'y a pas de contrôle, l'Irak obtiendra probablement une arme nucléaire durant cette décennie. Certains analystes affirment que l'Irak reconstitue son programme d'armement nucléaire. Bien que Saddam n'ait probablement pas encore d'armes nucléaires ou suffisamment de matériaux pour en réaliser, il reste décidé à en acquérir. La rapidité avec laquelle l'Irak obtiendra sa première arme atomique dépend de quand il acquerra suffisamment de matériaux fissiles de qualité militaire. Si Bagdad acquiert suffisamment de matériaux fissiles de qualité militaire à l'étranger, il pourrait réaliser une arme atomique dans l'année. Sans pareils matériaux provenant de l'étranger, l'Irak ne sera probablement pas capable de réaliser une arme avant la seconde moitié de la décennie.
GB: Une étude indépendante et bien établie a été fournie ce 9 septembre par l'IISS. Il suggère que l'Irak pourrait assembler des armes nucléaires dans les mois qui suivraient l'obtention de matériaux fissiles d'une source étrangère. Nous jugeons que l'Irak a essayé clandestinement d'acquérir de la technologie et des matériaux qui auraient pu être utilisés dans la production d'armes nucléaires; cherché des quantités significatives d'uranium en Afrique; rappelé des spécialistes pour travailler sur son programme nucléaire.
Les sigles US et GB se rapportent aux documents suivants: US: «Iraq's Weapons of Mass Destruction Programs», CIA, octobre 2002. GB: «Iraq's Weapons of Mass Destruction. The assessment of the British Government», The Stationery Office Ltd, septembre 2002.