Quatorze pays, dont la Suisse, devraient être élus sans opposition jeudi au Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU. Au grand dam des ONG, selon lesquelles cinq de ces pays, dont la Libye, ont de mauvais bilans en matière des droits humains.

Dans une déclaration commune, une dizaine d’ONG dont Human Rights Watch, réunies au sein d’une «Coalition pour un Conseil des droits de l’homme efficace», affirme que cinq des candidats de cette année – Angola, Libye, Malaisie, Ouganda et Thaïlande – ne répondent pas aux critères souhaités pour y siéger.

Le CDH, basé à Genève, principal organe des Nations unies en matière de droits de l’homme, a remplacé la Commission des droits de l’homme, discréditée car des pays au bilan peu reluisant en la matière pouvaient y siéger. Ce discrédit avait notamment été constaté au moment de l’élection en 2003 à la présidence de la Commission de la Libye. Or, le bilan d’activité du nouvel organe pour ses quatre premières années d’existence est lui aussi très critiqué.

Le Conseil, quoique doté de règles plus strictes que la Commission, n’a pu éviter la controverse née de l’élection de certains pays très suspects en matière de droits de l’homme comme l’Arabie Saoudite, la Chine et Cuba. Il est régulièrement accusé de ne pas agir sur les dossiers de pays connus pour leurs violations des droits de l’homme comme le Soudan, tout en consacrant l’essentiel de son temps à critiquer Israël, reproche qui était déjà fait à la Commission.

Le Conseil compte 47 Etats membres. Pour être élu pour une période de trois ans, un Etat doit recueillir la majorité absolue (97 voix) à l’Assemblée générale des Nations unies, qui vote à bulletins secrets. L’effectif est renouvelable par tiers tous les ans.

La constitution du Conseil est fonction de la composition géographique de l’ONU et les sièges sont répartis par zones. Or, cette année pour la première fois, chaque groupe régional a présenté un nombre de candidats égal à celui des sièges à pourvoir, assurant une élection sans suspense.

Dans le groupe Asie, c’est paradoxalement le retrait en avril de la candidature de l’Iran, salué à l’époque par les organisations de droits de l’homme, qui a permis cette situation, laissant la Malaisie, les Maldives, le Qatar et la Thaïlande concourir aux quatre sièges à pourvoir.

Pour l’Afrique, l’Angola, la Libye, la Mauritanie et l’Ouganda briguent aussi quatre sièges. Pour l’Amérique latine, l’Equateur et le Guatemala sont en lice pour deux sièges, tout comme l’Espagne et la Suisse pour l’Europe occidentale et la Moldavie et la Pologne pour l’Europe de l’est.