La pression contre l’opposition est encore montée d’un cran après l’arrestation de plusieurs proches collaborateurs des deux ex-candidats à l’élection présidentielle, le modéré Mir Hossein Moussavi et le réformateur Mehdi Karoubi, et en fermant leurs bureaux.

Dans le même temps, Téhéran a annoncé qu’il remettrait mercredi son paquet de propositions aux «représentants politiques à Téhéran» du groupe 5+1, en vue de la reprise des négociations avec les grandes puissances chargées de discuter de son programme nucléaire controversé.

Mardi, Alireza Beheshti, un proche collaborateur du candidat modéré Mir Hossein Moussavi, et Morteza Alviri, ancien maire de Téhéran et proche collaborateur du candidat réformateur Mehdi Karoubi, ont été arrêtés, ont indiqué mardi les sites internet de l’opposition.

Bureaux fermés

Les autorités ont aussi fermé les bureaux de l’Association de défense des prisonniers, dirigée par Emadeddine Baghi, proche des réformateurs et des documents et du matériel de l’Association ont été saisis.

M. Beheshti, qui dirige un comité créé par M. Moussavi pour examiner les cas des manifestants détenus, avait récemment affirmé que 72 personnes avaient été tuées lors des manifestations de protestation contre la réélection, le 12 juin, du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Les autorités ont affirmé qu’une trentaine de personnes ont été tuées lors des troubles post-électoraux.

Les bureaux de M. Karoubi dans le nord de Téhéran ont également été fermés mardi et le rédacteur en chef du site internet de son parti Etemad Melli a été arrêté.

Des perquisitions et des saisies ont été effectuées et M. Karoubi et ses collaborateurs ont été expulsés des locaux, selon un porte-parole du dirigeant réformateur, Esmaïl Gherami Moghaddam, qui a précisé que les «agents» qui sont intervenus étaient «munis d’un mandat du procureur». Le quotidien de M. Karoubi, Etemad Melli, avait été suspendu en août par la justice.

Candidat malheureux à la présidentielle du 12 juin, M. Karoubi, tout comme le candidat modéré Mir Hossein Moussavi, a refusé de reconnaître la réélection de Mahmoud Ahmadinejad arguant d’une fraude massive.

Accusations de torture

M. Karoubi a provoqué la colère des ultraconservateurs en affirmant que des manifestants arrêtés lors des protestations contre le scrutin avaient été torturés et violés en prison. Les autorités ont démenti.

Quelque 4.000 personnes ont été arrêtées lors des manifestations de protestation qui ont suivi les élections. La plupart ont été libérées et quelque 140 sont actuellement jugées accusées d’avoir voulu tenter de renverser le régime.