Alliance militaire
Anders Fogh Rasmussen, premier ministre danois, a officialisé hier soir sa candidature au poste de secrétaire général de l’OTAN. Il est considéré comme le candidat le mieux placé. Mais la Turquie se montre réticente. Son premier ministre Recep Tayyip Erdogan s’est déclaré aujourd’hui «personnellement opposé» à cette candidature.
«Lors d’une rencontre extraordinaire des ambassadeurs de l’OTAN (à Bruxelles), le premier ministre Anders Fogh Rasmussen a officialisé sa candidature au poste de secrétaire général de l’OTAN», ont indiqué au quotidien «Politiken» des sources diplomatiques dans la capitale belge.
«Cela ne signifie pas qu’une décision ait été prise. Mais il (Rasmussen) est incontestablement dans le jeu», ont-elles ajouté. Il est en effet considéré comme le candidat le mieux placé pour succéder au Néerlandais Jaap de Hoop Scheffer. Les deux autres candidats sont le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, et le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay.
Ces sources ont fait état du scepticisme de la Turquie vis-à-vis de la candidature du dirigeant libéral danois, qui serait soutenue par la plupart des grandes puissances de l’OTAN, notamment les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne. Ankara a laissé entendre à plusieurs reprises qu’elle pourrait la bloquer.
Affaire des caricatures
La Turquie a critiqué à de nombreuses reprises le Danemark, dont la réputation a été ternie par l’affaire des caricatures de Mahomet publiées par un journal danois en 2005. Elle reproche aussi à Copenhague de n’avoir pas interdit une chaîne de télévision kurde considérée comme une vitrine des rebelles séparatistes kurdes.
Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’est déclaré aujourd’hui à Londres «personnellement opposé» à la candidature de son homologue danois, Anders Fogh Rasmussen, à la tête de l’OTAN, rapportent les télévisions turques.
Une annonce sur la nomination du futur secrétaire général pourrait intervenir lors du sommet de l’Alliance atlantique, qui se tient vendredi et samedi à Strasbourg et dans les villes allemandes de Kehl et Baden-Baden. 28 chefs d’Etat et de gouvernement participent à cette réunion, qui marque le 60e anniversaire de l’Alliance atlantique.
Autres frustrations
Le sommet de Strasbourg-Kehl pose aussi la question de l’attitude de l’OTAN envers ses «Partenaires pour la paix», dont la Suisse. Ces derniers n’ont en effet pas été invités pour le 60e anniversaire. Le fait que la Russie en fasse partie compliquait il est vrai la donne. Mais cela pourrait signifier, pour ce club des «autres alliés», incluant les pays neutres européens (Suisse, Autriche, Finlande, Suède, Irlande), une problématique perte d’influence future.