Les principaux favoris en lice
Institutions européennes
Voici les principaux favoris en lice pour les postes de président de l’Union européenne et de haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, prévus par le traité de Lisbonne. Dernièrement, se sont ajoutés à cette liste, les noms de Giuliano Amato, Toomas Hendrik Ilves et Jose Maria Aznar pour le poste de président du Conseil.
PRÉSIDENCE DU CONSEIL
Le président idéal? Un faiseur d’Europe «Et le nouveau président du Conseil européen est....». Sur la base du traité de Lisbonne, le profil du futur président du Conseil européen est avant tout celui d’un «accoucheur d’Europe». Les mots «compromis» et «consensu » sont le plus souvent cités pour décrire les qualités qui devront être celles du premier titulaire du poste, dont la priorité sera double: faire exister sa présidence, et définir ses prérogatives par rapport aux deux autres poids lourds de l’UE: le président de la commission et le haut représentant pour les Affaires Etrangères. Accoucheur d’Europe, cela veut dire avoir des convictions, mais aussi un savoir-faire. Rappelons que l’intéréssé(e) présidera les sommets européens, et qu’il aura la lourde charge, aux côtés des présidences tournantes maintenues, mais plus discrètes, de «coordonner» les travaux des Vingt-Sept. De façon informelle, les diplomates le décrivent aujourd’hui plus comme un «président du conseil d’administration Europe», qui agirait surtout à l’intérieur de l’UE pour bien marquer sa différence avec le haut représentant. Qualités requises: de l’écoute, de la patience, et un vrai goût pour les tractations et les coalitions. Si possible en plusieurs langues... Herman Van Rompuy, l’atout belge. Aussitôt arrivé, aussitôt parti. S’il accède au poste de président du Conseil européen, le premier ministre belge Herman Van Rompuy, 62 ans, le devra à son année passée à la tête du gouvernement fédéral, qu’il dirige depuis le 30 décembre 2008. Un poste obtenu en remplacement du leader flamand Yves Leterme, incapable de parvenir à un consensus entre les deux plus importantes communautés linguistiques du pays: néerlandophone et francophone. Réputé homme de compromis, polyglotte (français, anglais, néerlandais, allemand) mais inconnu sur la scène internationale, cet ancien ministre fédéral du budget présidait, avant sa nomination, la chambre des députés belges. Sa passion la plus connue est celle des haïkus, les très courts poèmes japonais. Et sa réputation de leader flamand conciliant, rassurant, et surtout fort discret, sont ses meilleur atouts. Au détriment, président déjà ses détracteurs, de la «visibilité» que la fonction nouvellement créée devrait apporter à l’Union européenne. Jan Peter Balkenende, la rigueur et l’expérience. Il vient d’annoncer jeudi soir qu’il n’était pas candidat. Mais son nom a circulé pendant longtemps. «Ennuyeux»: impossible de ne pas accoler ce mot au premier ministre néerlandais, à la tête de son pays depuis l’été 2002. Pire: ses détracteurs reprochent aussi son manque de courage à ce protestant austère de 53 ans, qui avait refusé de mettre sa démission dans la balance lors du référendum perdu sur la défunte constitution, en juin 2005. Contrairement à un certain… Jean-Claude Juncker. Le reste est affaire d’expérience. Le démocrate chrétien, à la tête d’un gouvernement de coalition avec les travaillistes, est un habile manœuvrier, et les dédales de l’UE n’ont plus de secrets pour lui. S’y ajoute la réputation traditionnelle de rigueur et d’ouverture sur le monde des Pays-Bas. Mais la chaleur manque. Tout comme le charisme médiatique et certaines qualités non écrites, mais requises, comme la pratique courante du français, une langue que Jan Peter Balkenende ne maîtrise pas. Felipe Gonzales, le revenant. L’ancien premier ministre socialiste espagnol, 67 ans, a déjà dit ne pas vouloir du poste de président du Conseil européen que Nicolas Sarkozy, dit-on, songe à lui proposer. Motif: il s’occupe déjà de l’avenir de l’Europe, dont il préside le comité des sages créé l’an dernier, aux côtés de l’ancienne présidente lettonne Vaira Vike-Freiberga. S’y ajoutent, disent les observateurs espagnols, son engagement dans les célébrations du bicentenaire de la libération de l’Amérique latine l’an prochain, et sa fonction de conseiller personnel de l’homme le plus riche du monde, le magnat mexicain Carlos Slim. N’empêche: Felipe Gonzalez incarne ce «rêve européen» concrétisé par la démocratisation de l’Espagne, puis son intégration dans l’UE. Un recours, plutôt qu’un candidat. Mary Robinson, stature et incertitude Sur le papier, sa candidature est presque parfaite. Européenne convaincue, ancienne présidente de la République d’Irlande, entre 1990 et 1997, puis Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme entre 1997 et 2002, Mary Robinson, 65 ans, a le charisme qui sied à la défense des «valeurs européennes». D’où la campagne menée notamment par le groupe des Verts au Parlement européen pour soutenir sa candidature... Il est néanmoins assez peu probable que les chefs d’Etat et de gouvernement fassent appel à elle. D’abord parcequ’elle ne connaît pas, ou très peu, les rouages de l’Union que le futur président du Conseil devra avant tout faire fonctionner. Ensuite parce que son profil de défenseur des libertés serait, en soi, un défi politique et diplomatique. Enfin, parce que tout le monde s’accorde à penser que son rôle, aujourd’hui, est plutôt du côté de la société civile. Ce que l’intéressée a elle-même reconnu, en refusant de se porter candidate. Paavo Lipponen, l’apaisement nordique. Sortir, à 68 ans, l’ancien premier ministre finlandais de sa retraite, devra être justifié par un blocage quelconque. Même si l’homme qui dirigea la Finlande de 1995 à 2003 a l’estime des dirigeants européens, sa réputation internationale est de très loin éclipsée par celle de son compatriote et ex-chef de l’Etat, prix Nobel de la Paix 2008, Marti Ahtisaari. Point fort cependant: Paavo Lipponen connaît bien les institutions puisqu’il travailla, dans le passé, à la réécriture de la défunte constitution européenne, ce qui donna lieu aux nouveaux contours de l’actuel traité de Lisbonne. Sa francophonie pourrait en outre lui valoir le soutien de Paris, et le fait que la Suède, voisin nordique, assume jusqu’à la fin de l’année la présidence tournante de l’UE pourrait aussi lui profiter. Jean-Claude Juncker, le vétéran. Son surnom, ces temps-ci à Bruxelles, serait plutôt «le kamikaze». Car presque personne n’en doute: en attaquant bille en tête Tony Blair ces dernières semaines, puis en se déclarant candidat au poste de président du Conseil européen, le premier ministre luxembourgeois – 55 ans le 9 décembre prochain – a sans doute ruiné ses chances de l’emporter. Les cartes dans les mains de Jean-Claude Juncker sont connues: l’homme ne détient pas pour rien le record de longévité au Conseil européen, et la présidence de l’Eurogroupe. Sa dextérité, sa connaissance des rouages de l’UE, et surtout son engagement communautaire incontestable font d’ailleurs de lui, sur le papier, le candidat idéal. Mais la crise financière mondiale est passée par là. L’homme fort du Grand-Duché n’a pas vu venir l’orage boursier. Il a défendu bec et ongles son secret bancaire. Puis raillé publiquement les pressions de la France et de l’Allemagne. L’acte de résistance de trop? Tony Blair, le grand communicateur. Pour l’Union européenne, l’ancien premier ministre britannique serait, à coup sûr, un visage et une voix reconnue de New York à Tokyo. Mais à 56 ans, Tony Blair est d’abord perçu à Bruxelles comme l’homme des fractures et des mensonges. Son alignement sur Washington et George Bush, lors du déclenchement de la guerre en Irak, plus la non-participation de son pays à l’Euro et à l’espace Schengen, seraient autant de tâches indélébiles sur la nouvelle présidence communautaire, jurent ses opposants. Le «cas» Blair est en plus compliqué par le refus de l’intéressé, jusque-là, d’avancer à visage découvert. Bien que son nom ait hanté, la semaine dernière, les couloirs du sommet européen à Bruxelles, l’ancien leader travailliste n’a toujours pas déclaré sa candidature. Il attend, fort de sa stature internationale qui lui permet d’engranger des millions de dollars lors de conférences bien payées. Seul le gouvernement britannique, pour l’heure, le défend encore. Pour tous les autres ou presque, son nom appartient déjà au passé. Vaira Vike-Freiberga, l’éternelle candidate Son principal handicap tient sans doute à sa réputation «d’éternelle candidate». Le nom de cette ancienne présidente de Lettonie - de 1999 à 2007 – est en effet revenu souvent sur le devant de la scène, notamment lors de la sélection du secrétaire général des Nations unies en 2006. S’y ajoute son age, 72 ans, certes pas rédhibitoire, mais problématique dans la mesure où le premier président du Conseil européen, élu pour deux ans et demi, sera probablement renouvelé une fois. Ses atouts, en revanche, sont sa bonne connaissance de l’UE, dont elle co-préside le comité des sages avec Felipe Gonzalez, et bien sur l’actuelle campagne en faveur d’une femme à la tête de l’Union. Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a soutenu cette hypothèse lors du récent sommet de Bruxelles. Or avec celui de Mary Robinson, plus médiatique mais moins crédible pour un tel poste, le nom de Vaira Vike-Freiberga tient la corde. Tarja Halonen: une inconnue à poigne Sur la scène européenne, la présidente sociale-démocrate finlandaise est trés peu connue, malgré sa réélection brillante en 2006. Mais à 66 ans, cette ancienne ministre des Affaires étrangères - donc familière des arcanes de l’UE - n’aurait rien à perdre dans une candidature de dernière minute à la présidence du Conseil. Elle a pour elle un très bon contact populaire, une réputation progressiste sur les questions sociales (elle vit avec son second compagnon et ne s’est jamais mariée) et le fait d’avoir été la première femme à accéder dans son pays à la tête de l’Etat. Elle fut, dans le passé, candidate au poste de secrétaire général de l’ONU. HAUT REPRÉSENTANT DE L’UE POUR LES AFFAIRES ÉTRANGÈRES Le haut représentant idéal: meneur d’hommes et globe-trotter Il lui faudra être capable de vivre dans les avions. Constamment en déplacement, entre les vingt-sept pays de l’UE, les sommets internationaux et les innombrables missions internationales, le futur patron de la diplomatie européenne devra avant doute être solide, et s’imposer très vite comme un chef d’équipe. La nouvelle diplomatie communautaire, dont il aura la charge, résultera en effet de la fusion de plusieurs services, dont la très puissante DG Relex de la Commission. Une DG forte, ne l’oublions pas, de plus de 100 délégations à travers le monde. Point crucial: ce ministre des Affaires étrangères restera toutefois aussi le commissaire désigné par son pays, qu’il devra représenter au mieux au sein du collège. D’où l’importance, pour le futur titulaire du poste, de disposer dans sa capitale des meilleurs relais gouvernementaux. S’il échoît à la bonne personne, ce poste de haut représentant a tout pour devenir, aux yeux du monde «le visage et la voix de l’UE». Catherine Ashton: l’autre carte britannique La baronne Ashton de Upholland, car tel est son titre de noblesse, pourrait se retrouver à la tête de la diplomatie de l’UE pour deux raisons: la volonté de Londres d’obtenir ce poste prestigieux si Tony Blair n’emporte pas la présidence du Conseil, et le fait qu’elle est une femme, ce qui compléterait avantageusement un duo masculin à la tête de la Commission et du Conseil. Pour le reste: rares sont ceux qui, à Bruxelles, l’ont suffisamment cotoyé à son actuel poste de commissaire au Commerce pour tresser d’éventuels lauriers. Remplaçante au pied levé de Peter Mandelson, lorsque celui-ci accepta de venir soutenir son vieil adversaire Gordon Brown, cette spécialiste des questions d’éducation de 53 ans n’a guére d’autre atouts en main. Mais en politique.... David Miliband: taillé pour la fonction. L’Europe, David Miliband la connaît dans sa chair: fils du théoricien marxiste Ralph Miliband, l’actuel ministre des Affaires étrangères britannique est le petit-fils de juifs polonais, installés en Belgique dans l’entre-deux guerres, puis au Royaume-Uni. Mais c’est son parcours politique qui le désigne aussi pour cette fonction: à la fois rival et allié indispensable de Gordon Brown, chef de l’une des plus puissantes diplomaties européennes, David Miliband, 44 ans, dispose à la fois des relais internationaux et des parrainages politiques nécessaires pour s’imposer à Bruxelles où, traditionnellement, les Anglais ont toujours été aux avants-postes de l’action extérieure communautaire. Son étiquette travailliste complète en plus le tableau puisque les socialistes européens revendiquent le poste. Ses handicaps sont en revanche de deux ordres. Le premier tient à son destin national. Partir à Bruxelles serait, pour David Miliband, prendre un énorme risque alors que les conservateurs semblent assurés de l’emporter lors des prochaines élections, tant l’UE – et tout ceux qui la servent - sont diabolisés par la droite britannique. Le second tient à sa stature: à la tête de la diplomatie européenne, l’actuel patron du Foreign Office devra composer plutôt que foncer. On lui reprochera aussi, à coup sûr, de représenter un pays titulaire d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Bref, les obstacles et les pièges seront aussi à l’intérieur de l’UE. Massimo d’Alema: l’outsider latin Le gouvernement italien dirigé par Silvio Berlusconi a multiplié les signes en faveur d’un de ses opposants, l’ancien chef du gouvernement italien et ex-ministre des Affaires étrangères de gauche Massimo D’Alema. L’ancien leader du parti communiste italien, né en 1949, est par ailleurs souvent évoqué à Bruxelles où son entregent diplomatique a fait mouche dans le passé. Mais la difficulté serait pour lui politique: même si les socialistes réclament le poste de haut représentant, il leur est difficile, voire impossible, de passer outre les vetos de certains pays membres. Or la Pologne est montée mercredi au créneau: pas d’ancien communiste à la tête de la diplomatie communautaire. Exit donc, en théorie, Massimo d’Alema. Reste le cas de figure d’un blocage. Si David Miliband dit non, et si d’autres outsiders ne se dévoilent pas, l’ancien président du Conseil italien pourrait être un recours. C’est un argument faible, mais possible. A la condition de convaincre lors des auditions à l’Europarlement sur un autre dossier: celui de ses contacts au Proche-Orient, où les Israéliens ne lui ont jamais pardonné ses contacts avec le Hezbollah ou le Hamas. Olli Rehn: nouvelles frontières Dans la Commission européenne sortante, ce Finlandais de 47 ans, ancien eurodéputé, détient le portefeuille stratégique de l’élargissement, et négocie notamment avec la Turquie. L’homme, de centre-droit, n’est pas donné comme favori compte tenu des visées socialistes sur le poste de chef de la diplomatie communautaire. Mais il apporterait à ce poste un vrai souci du dialogue et ses talents de négociateur. Le charisme, en revanche, ne serait pas au rendez-vous. Et son poids vis-à-vis des grands pays risquerait d’en patir. Le sortant, Javier Solana, était lui arrivé à l’UE après avoir dirigé l’OTAN, poste décisif s’il en est. Avec Olli Rehn comme chef de la diplomatie européenne, José-Manuel Barroso serait donc assuré de continuer à jouer les premiers rôles. Miguel-Angel Moratinos: l’homme d’appareil L’actuel ministre socialiste des Affaires étrangères espagnol, 58 ans, est un vieux routier de l’UE et de sa politique extérieure. Il fut, de 1996 à 2003, l’émissaire spécial de l’Union au Proche-Orient et participa à ce titre à plusieurs grandes négociations internationales. Sa connaissance des dossiers, et son expérience à la tête de la diplomatie espagnole depuis avril 2004, seraient donc des atouts dans cette nouvelle fonction. Autre avantage: son nom est peu cité. Ce qui, dans une compétition où les premiers candidats partent souvent perdants, peut s’avérer bénéfique. Mais revoir un duo ibérique la tête de l’Union – après Solana/Barroso - pourrait être mal perçu. Le premier ministre espagnol Zapatero a aussi affirmé qu’il préférait le garder à Madrid. Une bonne partie dépendra de la France, dont il parle la langue couramment, et qui pourrait, pour cette raison, pencher en sa faveur. Peter Mandelson: le commerce, arme diplomatique Sa nomination pourrait être le résultat d’un formidable ricochet. Puisque Tony Blair, dont il fut le « spin doctor », bute sur le refus d’une bonne partie des pays membres de l’UE, et puisque David Miliband semble préférer oeuvrer à la succession de Gordon Brown, le Baron Peter Mandelson pourrait se retrouver en lice pour le poste de chef de la diplomatie communautaire. Un choix qui, sur le papier, pourrait avoir sa logique: à 56 ans, celui que la presse britannique surnomme le « prince des ténèbres » pour son gout des manoeuvres, a tissé comme Commissaire Européen au Commerce - de 2004 à 2008 – un solide réseau international. L’homme a aussi pour lui sa légendaire habileté, et une solide pratique de l’humour anglais propice aux tapis vert de la diplomatie. Aux dernières nouvelles, Peter Mandelson aurait ces derniers temps sondé l’Elysée sur sa candidature. Car c’est à Paris et à Berlin que ce non-francophone devra obtenir, s’il veut aller plus loin, l’indispensable feu vert. Elizabeth Guigou: le charme... du passé Trop isolée. C’est le qualificatif le plus souvent entendu à Bruxelles pour décrire l’éventuelle candidature de l’ancienne ministre socialiste française des Affaires européennes au poste de Haut-Représentant de l’UE. Aujourd’hui député PS de Seine Saint-Denis, et secrétaire nationale du parti chargée de la réforme de l’Etat, cette sexagénaire aussi brillante que séduisante voit malheureusement son nom circuler pour des raisons plutôt «cosmétiques». Le parti socialiste européen, sous pression pour désigner des femmes, en a peu sous la main. Et l’on voit mal pourquoi Nicolas Sarkozy, bien que grand apôtre de l’ouverture à gauche en France, sacrifierait son candidat-commissaire Michel Barnier, qui devrait hériter du portefeuille du marché intérieur.S’y ajoute l’éloignement de Bruxelles de Mme Guigou qui, selon ses proches, «a un peu perdu prise sur les affaires européennes». Bref, sa nomination serait sans doute une heureuse surprise. Mais une sacrée surprise Adrian Severin: le dernier de la liste Ce juriste roumain de 55 ans, professeur de droit commercial international, préside aujourd’hui à Bruxelles la délégation de l’Europarlement pour les relations avec la Chine. Mais son CV est beaucoup plus riche qu’il n’y parait, puiqu’il fut ministre des Affaires étrangères en 1997, et présida l’assemblée parlementaire de l’OSCE. Un bon praticien des questions internationales en somme, et un nouveau visage. Mais peu croient en ses chances, hormis si les autres candidats socialistes n’arrivent pas à obtenir un consensus. Jaap de Hoop Scheffer: un parfum transatlantique Jakob Gijsbert de Hoop Scheffer a pour lui la maîtrise des dossiers internationaux et son expérience des Etats-Unis, acquise à la tête de l’OTAN dont il était secrétaire général jusqu’en juillet dernier. Cet ancien ministre des Affaires étrangères néerlandais de 61 ans, qui en plus parle couramment français, anglais et allemand, a donc sur le papier pas mal des qualités requises pour diriger la diplomatie européenne. Car qui dit alliance dit complexité: le maître-mot du nouveau «service de l’action extérieure» crée par le Traité de Lisbonne. Ses deux handicaps majeurs sont en revanche son étiquette politique et, justement, son passé immédiat. Démocrate chrétien, il est classé à droite alors que les socialistes européens revendiquent le poste de haut représentant. Venu de l’OTAN, il est perçu comme l’homme des Américains, et pis, comme ayant été trop «soft» vis à vis de l’administration Bush. Un excellent candidat. Mais compliqué à recaser.