Il tombe une pluie de billets. De faux dollars, sur lesquels on peut lire «capitalisme veut dire guerre». Grand éclat de rire sur Bishopsgate, au centre de Londres, où plusieurs manifestations anti-G20 se déroulent dans le calme. L’ambiance est presque festive, et assurément estivale. Un panneau indique «La nature ne fait pas de sauvetage (bail-outs)». Quelques dizaines de tente ont été posées à même la rue. Rachel, étudiante en géographie, est venue soutenir les campeurs. «On dort ici ce soir et reste toute la durée du G20 pour rappeler ces leaders à leurs obligations sociales et environnementales», se réjouit-elle.

A quelques rues de là, devant la Banque d’Angleterre, plusieurs milliers de manifestants sont rassemblés, sous le strict contrôle des forces de police. Natasha, la soixantaine, enseignante à la City University de Londres, tient sa banderole où on peut lire: «Rien que la paix, pas la guerre. Pas de riches, pas de pauvres». «Le G20 n’est là que pour sauver le capitalisme, déplore-t-elle. Ils ne pensent qu’à privatiser, pour faire du profit, sur le dos du reste du monde.»

Devant ExCel, le Palexpo londonien qui accueille la réunion du G20 ce jeudi, il ne reste plus qu’un des militants écologiques qui ont posé, le matin, un bloc de glace, symbole de la fonte des pôles. En quelques heures, ce quartier des docks s’est transformé en camp retranché.

Depuis la veille au soir, quelque 10’000 hommes se sont déployés dans la capitale britannique, des rues sont interdites à la circulation, des stations de métro fermées. On estime le coût de cette sécurité à 10 millions de francs. Seules quelques vitrines, notamment celle d’une succursale de la banque RBS, ont été cassées. La police a indiqué une vingtaine d’arrestations, et commençait en fin d’après-midi l’évacuation d’une partie des rassemblements.