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Quatre vaccins «Made in France» en sous-traitance, la Grèce desserre l'étau: les nouvelles du 5 avril

La France annonce la fabrication de quatre vaccins en 2021. Selon l'OMS, le monde compte plus de 2,8 millions de morts. En Grèce, le gouvernement veut permettre à sa population de «décompresser». Le Portugal s'achemine aussi vers un retour à la normale. Le premier ministre britannique Boris Johnson présente un plan pour les voyages. Notre suivi du lundi 5 avril

Le vaccin Pfizer/Moderna sera fabriqué dès mercredi en France, d'abord à titre de test, puis pour la commercialisation. D'ici à la fin de 2021, quatre vaccins seront produits en France. — © Zsolt Szigetvary/keystone-sda.ch
Le vaccin Pfizer/Moderna sera fabriqué dès mercredi en France, d'abord à titre de test, puis pour la commercialisation. D'ici à la fin de 2021, quatre vaccins seront produits en France. — © Zsolt Szigetvary/keystone-sda.ch

■ La France produira 250 millions de doses en 2021

La production de vaccins en France contre le Covid-19 doit démarrer mercredi, chez un sous-traitant français Delpharm, a-t-on appris lundi auprès du ministère français de l'Economie et des Finances, confirmant des informations de presse.

«La production doit commencer cette semaine, en l'occurrence mercredi chez Delpharm, dans son usine de Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir, nord-ouest de la France), pour (le compte du laboratoire allemand) BioNTech", partenaire de l'américain Pfizer, a indiqué Bercy à l'AFP.

Dans un premier temps, il s'agira de la production de lots-tests dans un premier temps, pour s'assurer que tout est conforme aux standards de qualité attendus et basculeront ensuite le plus rapidement possible sur de la production de lots commerciaux.

Moderna, Curevac, Janssen

En outre Delpharm, le Suédois Recipharm va produire des vaccins pour l'entreprise américaine Moderna, «à horizon mi-avril», dans son usine française de Monts (Indre-et-Loire, ouest).

Le façonnier Fareva devrait lui lancer «fin mai, début juin» la production du CureVac, qui est encore soumis à la condition d'autorisation de mise sur le marché, dans ses usines de Pau et de Val-de-Reuil (Eure, ouest), a précisé Bercy.

Enfin, le Français Sanofi va produire pour Janssen (filiale de Johnson & Johnson), à Marcy-l'Etoile (Rhône, sud-est).

«Quand on met tout ça bout à bout, on est sur au moins 250 millions de doses qui sortiront des sites français d'ici à la fin de l'année, en cumulé», a indiqué Bercy.

■ Plus de 2,8 décès  et 131 millions d'infections dans le monde

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 2 853 908 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles lundi à 10H00 GMT.

Plus de 131 213 930 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie. La grande majorité des malades guérissent, mais une part encore mal évaluée conserve des symptômes pendant des semaines, voire des mois.

Les chiffres se fondent sur les bilans communiqués quotidiennement par les autorités sanitaires de chaque pays et excluent les révisions réalisées a posteriori par des organismes statistiques, comme en Russie, en Espagne et au Royaume-Uni.

Sur la journée de dimanche, 6 657 nouveaux décès et 519 076 nouveaux cas ont été recensés dans le monde.

Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès dans leurs derniers bilans sont le Brésil avec 1 240 nouveaux morts, l'Inde (478) et la Russie (343).

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 555 001 décès pour 30 706 128 cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins.

Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 331.433 morts et 12.984.956 cas, le Mexique avec 204.147 morts (2.250.458 cas), l'Inde avec 165.101 morts (12.589.067 cas), et le Royaume-Uni avec 126.836 morts (4.359.388 cas).

Parmi les pays les plus durement touchés, la République tchèque est celui qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, avec 253 décès pour 100 000 habitants, suivi par la Hongrie (225), le Monténégro (207), la Bosnie (206) et la Belgique (200).

L'Europe totalisait lundi à 10H00 GMT 971 276 décès pour 44 806 515 cas, l'Amérique latine et les Caraïbes 797 518 décès (25 275 870 cas), les Etats-Unis et le Canada 578 060 décès (31 708.934 cas), l'Asie 276 480 décès (18 441 664 cas), le Moyen-Orient 115 712 décès (6.667.933 cas), l'Afrique 113 864 décès (4 274.378 cas), et l'Océanie 998 décès (38 636 cas).

■ La Grèce rouvre ses magasins malgré les chiffres inquiétants

Athènes autorise lundi la plupart des magasins à rouvrir, malgré des chiffres toujours inquiétants pour ce qui est de l'épidémie de Covid-19. Expliquant qu'il fallait permettre aux habitants de «décompresser», le gouvernement espère aussi relancer un peu l'économie qui souffre fortement de la réduction du tourisme.

Les gens désirant se rendre dans les magasins devront toutefois prendre rendez-vous, et le nombre de personnes pouvant se trouver en même temps dans un magasin est limité, allant jusqu'à 20 personnes pour les plus importants.

Infection virulente

Cette mesure ne concerne toutefois pas les grands magasins et les centres commerciaux. Et elle ne s'applique pas aux deux plus grandes villes du pays après Athènes, Thessalonique et Patras, où l'infection est particulièrement virulente.

La Grèce a enregistré depuis le début de l'épidémie 275 000 cas de coronavirus, qui ont provoqué 8300 morts, dont près de 150 pour ce seul week-end.

Ferme partisan du passeport vaccinal, la Grèce espère relancer dès la mi-mai le tourisme, qui représente habituellement une part importante de son revenu. Par ailleurs, e pays prévoit de dépenser 11,6 milliards d'euros cette année pour mitiger les effets de la pandémie, après 24 milliards l'an dernier.

■ Londres s'ouvre pour les voyages internationaux

Le Premier ministre britannique Boris Johnson dévoile lundi de nouvelles règles pour les déplacements internationaux et un projet controversé de passeport sanitaire pour accompagner un retour très progressif du Royaume-Uni à la normalité après de longs mois de restrictions.

Le dirigeant conservateur entend maintenir une approche prudente, de peur de compromettre le succès d'une campagne de vaccination anti-Covid massive sur laquelle le pays le plus endeuillé d'Europe, avec près de 127 000 morts, fonde tous ses espoirs.

Aux Britanniques longtemps astreints à domicile et très désireux de partir en vacances à l'étranger cet été, ce qui est interdit jusqu'au 17 mai au plus tôt, il présentera un système de feu tricolore pour classer les pays selon le degré d'avancement de leur vaccination, leur taux de contaminations ou la présence de variants inquiétants.

31,5 millions de premières doses

Il s'agit de ne pas compromettre la campagne qui a déjà permis d'immuniser totalement environ 5,4 millions de personnes et d'administrer plus de 31,5 millions de premières doses au Royaume-Uni, soit près de la moitié de la population totale, depuis début décembre.

Downing Street a toutefois indiqué qu'il était encore prématuré d'établir une liste de pays, et continue de déconseiller les réservations à l'étranger.

Pour garder le contrôle sur le virus, le gouvernement prévoit aussi de tester un système de passeport sanitaire pour les rassemblements de masse en Angleterre, comme les matchs de football et les événements en salle.

Passeport sanitaire jugé «discriminatoire»

Ce certificat indiquerait qu'une personne a été vaccinée, qu'elle est négative au coronavirus ou qu'elle dispose d'anticorps. Il ne sera pas exigé dans les transports publics et les commerces essentiels, dont la réouverture est prévue le 12 avril en même temps que les terrasses des pubs.

Mais ce projet de passeport sanitaire fait aussi grincer des dents, et il a été accueilli avec hostilité par plus de 70 députés britanniques de tout l'échiquier politique, qui l'ont jugé «discriminatoire» - de quoi potentiellement le recaler en cas de vote au Parlement.

■ Retour graduel à la normale aussi au Portugal

Musées, collèges et terrasses de café rouvrent lundi au Portugal, plus de deux mois après leur fermeture, deuxième étape d'un plan de déconfinement progressif pour éviter une reprise de l'épidémie de Covid-19 qui a durement frappé le pays en début d'année. Après la réouverture des écoles primaires le 15 mars dernier, c'est au tour lundi des collégiens de reprendre le chemin de leurs établissements.

Les autres secteurs d'activité qui rouvrent au public devront observer des règles sanitaires strictes. Les rassemblements seront limités à quatre personnes par table sur les terrasses de café, tandis que les cours collectifs restent interdits dans les salles de sport et les musées devront adapter leurs horaires d'ouverture.

Dépistage de masse

Confronté à une explosion des cas de Covid-19 après les fêtes de fin d'année, qui a provoqué une saturation des hôpitaux, le gouvernement avait imposé un deuxième confinement général à la mi-janvier, suivi une semaine plus tard par la fermeture des écoles. Pour favoriser ce retour en sécurité dans les écoles, le gouvernement s'appuie sur un dépistage de masse et un plan de vaccination du personnel enseignant.

Les lycées, les universités et les salles de spectacle devront attendre jusqu'au 19 avril pour rouvrir et les restaurants devront attendre début mai.

La situation sanitaire est réévaluée toutes les deux semaines avec la possibilité d'introduire des restrictions dans les municipalités affichant le plus grand nombre de cas.

Pendant cette période, les autorités ont décidé de maintenir les restrictions de voyages. Les vols avec le Brésil et le Royaume-Uni restent suspendus, tandis que les contrôles aux frontières terrestres entre le Portugal et l'Espagne, dont le passage est limité à quelques exceptions, ont été prolongés jusqu'à la mi-avril.