Réduction des impôts à Zoug, journée des malades dédiée aux patients covid, retour à la normale en Israël: les nouvelles du 7 mars
Pandémie
Le président de la Confédération a dédié la Journée des malades aux patients touchés par le virus. Le confinement dans le Pas-de-Calais, département du nord de la France, a débuté samedi et sera en vigueur pendant quatre week-ends. Notre résumé de la journée

L’essentiel
Israël revenait presque à la normale dimanche à la faveur de nouvelles mesures de déconfinement.
Quelque 4000 personnes opposées aux mesures de lutte contre le coronavirus ont manifesté samedi à Coire.
Retrouvez notre suivi de la journée de samedi
■ Les impôts réduits pendant trois ans à Zoug
Zoug réduit ses impôts pour ces trois prochaines années afin de faire face à la crise du coronavirus. Le canton refuse en revanche une nouvelle fois de prolonger les horaires des magasins. Ses citoyens se sont prononcés dimanche en ce sens sur deux objets de votations.
Les votants du canton, qui a déjà une fiscalité basse, ont approuvé à 66,43% une réduction du coefficient d’impôts de 82 à 80%. Ils ont suivi l’avis du législatif et de l’exécutif, qui estimaient qu’une baisse d’impôts constitue la meilleure aide conjoncturelle.
Partis de gauche et syndicats avaient saisi le référendum. Selon eux, la baisse d’impôts ne profitera pas aux bas revenus frappés par la crise – et guère non plus à la classe moyenne. La participation au scrutin a atteint 59,66%.
Les Zougois se sont montrés moins enthousiastes en matière d’horaires des commerces. Ils ont refusé à 65,24% de les prolonger d’une heure, comme le demandait une initiative des sections jeunes des partis bourgeois.
Les initiants voulaient retarder la fermeture des magasins de 19h00 à 20h00 en semaine et de 17h00 à 18h00 le samedi afin de soutenir les commerces locaux face aux horaires libéralisés dans des cantons voisins dont Zurich, Argovie ou Schwyz. Les citoyens avaient déjà refusé plusieurs réformes dans ce sens au cours des 20 dernières années.
■ Vacciné alors qu’il n’y avait pas droit, un maire démissionne en Sicile
Le maire du village sicilien de Corleone a annoncé dimanche qu’il démissionnait de ses fonctions après s’être fait vacciner contre le Covid-19 sans être prioritaire, un passe-droit sur lequel la police enquête.
«J’ai passé une nuit blanche à réfléchir à cette décision et j’ai conclu qu’il était juste que je démissionne», a déclaré Nicolo Nicolosi, 78 ans, à l’agence de presse ANSA.
«Même si j’insiste sur le fait que j’ai fait le bon choix en me faisant vacciner ainsi que les conseillers municipaux», a ajouté le maire de cette petite ville située près de Palerme, fief historique la mafia dont le nom revoie à la mythique saga du «Parrain», signée Francis Ford Coppola.
Les médias italiens rapportaient samedi que la police enquêtait sur l’édile et d’autres membres de son conseil, et avait signalé l’affaire au parquet local. La ville de Corleone a confirmé sur son compte Facebook que son premier magistrat avait bien reçu deux doses de vaccin en janvier. L’Italie a commencé sa campagne de vaccination fin décembre, réservant les premières doses aux personnels de santé et aux personnes de plus de 80 ans.
Mais Nicolo Nicolosi a fait valoir que les hommes politiques locaux comme lui avaient aussi besoin d’une protection immédiate contre le virus, en tant que travailleurs de première ligne au service de leurs concitoyens. Sa vaccination était «un choix conscient fait pour éviter que tout contact avec le virus ne l’oblige à abandonner son poste en pleine bataille», a argumenté la ville de Corleone.
Quelque 5,3 millions de doses du vaccin ont jusqu’ici été administrées en Italie et 1,6 million de personnes ont reçu deux injections, sur une population de 60 millions d’habitants, a annoncé le ministère de la santé.
■ Selon Olivier Véran, «l’adhésion» à la vaccination monte chez les soignants
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a mis en avant dimanche un «engouement qui monte chez les soignants» pour se faire vacciner face au Covid-19, excluant dans l’immédiat toute obligation de vaccination pour ces professionnels.
Après une visite dans un centre de vaccination de Boulogne-sur-Mer, le ministre s’est dit «convaincu que le taux d’adhésion à la vaccination des soignants rejoindra le taux général des Français à la vaccination».
Dans une lettre diffusée vendredi, il avait appelé les soignants à se faire vacciner «rapidement» au nom de la «sécurité collective».
Les sept ordres des professions de santé ont fait écho à cet appel dans un communiqué rendu public dimanche, appelant «d’une seule voix l’ensemble des soignants à se faire vacciner» contre le Covid-19, soulignant qu’il s’agit d’un «devoir déontologique» pour «freiner la propagation de l’épidémie».
Interrogé sur une proposition du député LREM du Pas-de-Calais, Jean-Pierre Pont, de rendre obligatoire la vaccination pour les soignants, le ministre a jugé cette démarche «légitime», mais indiqué privilégier «pour l’instant le dialogue et la conviction».
Il s’est félicité que l'«effort exceptionnel» consenti ce week-end pour accélérer les vaccinations sur tout le territoire français ait permis de réaliser samedi 220 000 injections «contre 80 000-85 000 habituellement les samedis». «J’espère qu’il y en aura au moins plus de 100 000 aujourd’hui», a-t-il ajouté.
■ Israël: un quasi-retour à la normale avec la réouverture des restaurants
S’asseoir dans un café, manger au restaurant, retourner sur les bancs de l’école: Israël revenait presque à la normale dimanche à la faveur de nouvelles mesures de déconfinement à une quinzaine de jours de nouvelles élections nationales.
Ces mesures, validées samedi soir par le gouvernement, étaient très attendues par les Israéliens depuis la sortie progressive du pays de son troisième confinement mi-février, rendu possible par une campagne de vaccination massive.
«Retour presque normal à la normale», «Ouvert», «Retour à la normale, avec prudence», titraient en première page les principaux quotidiens nationaux, respectivement Yedioth Aharonot, titre le plus vendu au pays, Maariv et le gratuit Israel Hayom.
«C’est un jour formidable, nous ouvrons les restaurants avec le passeport vert, nous retournons à la vie», a déclaré dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu, attablé en terrasse, par une matinée ensoleillée, dans un café de Jérusalem avec le maire israélien de la Ville sainte, Moshé Leon.
Samedi encore, les Israéliens devaient prendre leur café à emporter mais depuis dimanche, ils peuvent s’asseoir en terrasse. Et les bars et les restaurants peuvent désormais rouvrir pour les détenteurs du «passeport vert», permis octroyé aux personnes ayant reçu deux doses du vaccin ou guéri du Covid-19.
■ Le bilan de la pandémie dans le monde
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 2 588 597 morts dans le monde depuis que le bureau de l’OMS en Chine a fait état de l’apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles dimanche à 11h00 GMT.
Plus de 116 415 200 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l’épidémie. La grande majorité des malades guérissent, mais une part encore mal évaluée conserve des symptômes pendant des semaines, voire des mois.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 524 362 décès pour 28 952 953 cas recensés, selon le comptage de l’université Johns Hopkins.
Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 264 325 morts et 10 938 836 cas, le Mexique avec 190 357 morts (2 125 866 cas), l’Inde avec 157 756 morts (11 210 799 cas), et le Royaume-Uni avec 124 419 morts (4 213 343 cas).
Parmi les pays les plus durement touchés, la République tchèque est celui qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, avec 203 décès pour 100 000 habitants, suivi par la Belgique (192), la Slovénie (187), le Royaume-Uni (183) et le Monténégro (169).
■ Journée des malades dédiée aux victimes du coronavirus
Le président de la Confédération Guy Parmelin dédie la Journée des malades, ce dimanche 7 mars, notamment aux patients atteints du covid-19 ou qui souffrent de séquelles de cette infection. A leurs proches, il témoigne toute sa sympathie.
La pandémie de covid-19 est «le plus grand défi sociétal depuis la Deuxième Guerre mondiale», a déclaré le président de la Confédération dans le texte écrit de son allocution télévisée. Elle a fait de nombreuses victimes et a de lourdes répercussions sur nos vies.
La situation actuelle exige beaucoup de force et d’endurance, surtout de la part des personnes vulnérables, mais aussi des jeunes, auxquels d’importants efforts sont demandés. Parallèlement, la pandémie a brisé nombre de projets professionnels ou privés et soumet la population à un isolement pénible, souligne Guy Parmelin.
Le conseiller fédéral remercie également les médecins et le personnel soignant, mis sous une pression extrême, pour leur engagement sans faille.
Cette année, la devise de la Journée des malades est «Vulnérable mais combatif». La pandémie a montré à quel point notre société peut être désarmée. Mais le Conseil fédéral fait tout ce qu’il faut pour qu’elle reste combative.
■ Premiers cas en Nouvelle-Calédonie
Neuf premiers cas de Covid-19 ont été détectés dimanche en Nouvelle-Calédonie où un confinement strict de deux semaines a été annoncé par le président du gouvernement local et le haut-commissaire de la République.
Ces cas ont été identifiés lors d’investigations menées en raison de la détection la veille dans l’archipel voisin de Wallis et Futuna du premier cas autochtone.
■ Remise du Covid, la Chine vaccine sans urgence
Des Chinois qui ne ressentent aucune urgence car l’épidémie est maîtrisée chez eux, des capacités de production encore modestes et une «diplomatie vaccinale» qui détourne des doses vers l’étranger: la vaccination débute timidement en Chine.
A ce rythme, le géant asiatique, pourtant aux avant-postes de la mise au point de vaccins, pourrait voir les pays développés atteindre l’immunité collective et rouvrir leurs frontières avant lui – presque un affront.
Selon un sondage de l’institut Ipsos, les Chinois font partie des plus désireux de se faire vacciner (85%), loin devant les Américains (71%), les Français (57%) ou les Russes (42%). Mais l’attentisme domine pour l’instant.
«J’attends d’abord de voir s’il y a des effets secondaires», déclare à l’AFP Shirley Shi, une responsable en ressources humaines à Pékin. «Et puis l’épidémie est maîtrisée en Chine et je ne prévois pas de voyager à l’étranger. Je n’ai donc pas besoin d’un vaccin tout de suite», explique-t-elle.
Avec seulement deux morts depuis mai et une vie redevenue quasi-normale, la stratégie chinoise est «très efficace et donne un sentiment de sécurité à la population», note Mathieu Duchâtel, directeur du programme Asie à l’Institut Montaigne à Paris.
«Le sentiment d’urgence qui existe en Occident […] n’est pas présent en Chine», souligne-t-il. La Chine a déjà administré plus de 52 millions de doses, ce qui la place au deuxième rang mondial derrière les Américains.
Mais le pays est loin derrière en pourcentage de doses administrées pour 100 habitants: moins de quatre, contre 25 aux Etats-Unis et 33 au Royaume-Uni. Une situation qui peut surprendre dans un pays connu pour sa capacité de mobilisation et qui a déjà imposé avec fermeté confinements, dépistages et quarantaines depuis l’an passé.