Une lumière de fin d’après-midi caresse l’ancienne demeure coloniale aux murs ocre. Soudain, un cri s’élève de la cour d’entrée. Face au couloir qui mène à l’océan, celui qu’empruntaient les esclaves avant d’embarquer sur des «bateaux-cercueils», une femme s’effondre, en pleurs. «C’est une Afro-Américaine, explique Alassane Cissé, directeur de baobabafrique.com, portail d’information culturelle en Afrique. Certains ne supportent pas d’entrer ici.» Comme si ces murs, deux siècles plus tard, suintaient encore la terreur des femmes, des hommes et enfants réduits à l’état d’animaux avant d’être expédiés vers le «Nouveau-Monde». «Il arrive que des Américains se battent entre eux, entre Noirs et Blancs, ajoute un guide de la Maison des esclaves. Une fois, on a dû en transporter un à l’hôpital pour le soigner.»