Grand entretien
AbonnéHaut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés depuis 2016, Filippo Grandi brosse un portrait en obscur plus qu'en clair de la situation sur le front de l'asile. De retour d'Afghanistan, il raconte au «Temps» les défis à venir

Cela fait près de six ans qu’il roule sa bosse à travers la planète pour tenter de venir en aide à des millions de personnes déplacées en quête d’un lieu sûr. Haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi a la solidarité chevillée au corps. Actif dans le système onusien depuis la fin des années 1980, il voit dans sa mission actuelle la résultante de son éducation catholique et libérale à Milan qui lui a inculqué des valeurs et principe de solidarité et d’humanité. Cet élan vers l’international a trouvé racine dans les années 1960 et 1970 à l’époque des manifestations en faveur du Chili, de la Palestine ou pour le respect des droits humains dans tel ou tel pays du monde. «J’étais peut-être naïf, mais ce sont ces années qui m’ont donné envie d’agir ailleurs», dit-il modestement. De retour d’Afghanistan et de Syrie, il raconte au Temps les tourments de notre époque en matière d’asile.