Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé samedi les critiques de responsables de l’UE et des Etats-Unis contre le régime ukrainien et affirmé qu’ils devraient surtout condamner la «violence» des manifestants.

«En quoi les encouragements à des manifestations de rue de plus en plus violentes sont-ils liés à la promotion de la démocratie?», s’est interrogé M. Lavrov à la Conférence sur le sécurité de Munich.

«Pourquoi n’entendons-nous de condamnation de ceux qui occupent des bâtiments gouvernement, attaquent la police, torturent des policiers et utilisent des slogans racistes et nazis?», a-t-il ajouté. «Pourquoi tant de responsables politiques européens encouragent-ils de telles actions alors que, chez eux, ils n’hésitent pas à punir sévèrement toute violation de la loi?». Pour M. Lavrov, «l’Ukraine doit pouvoir choisir sans être soumis à des pressions» extérieures.

En marge de la conférence de Munich, le ministre russe a discuté de la situation en Ukraine notamment avec ses homologues américain, français et allemand.

Intervenant avant M. Lavrov, le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a dénoncé «les violences» en Ukraine et «la violence exagérée» des forces de sécurité. Il a précisé qu’il ne considérait pas que «l’Otan ait un rôle à jouer» dans la crise ukrainienne.

«Policier torturé»

Plus tard dans la journée, le pouvoir ukrainien a à son tour accusé samedi les manifestants d’opposition d’avoir «torturé» un policier, alors qu’il a été interpellé par les Occidentaux pour des cas d’enlèvement et de torture de militants d’opposition.

Le ministère de l’Intérieur a affirmé dans un communiqué que des militants d’opposition s’en étaient pris vendredi soir à Kiev à un policier en civil.

Il a été battu et emmené à la mairie de Kiev, occupée par l’opposition, où il a été «torturé» en présence d’un membre du parti nationaliste Svoboda, Iouri Levtchenko, selon le communiqué.

Le parti Svoboda a réagi vivement, dénonçant un acte de «propagande» du pouvoir ukrainien.