L’eau, une ressource difficilement accessible. Mais aussi une arme de guerre. A l’ouverture de la Conférence de l’ONU sur l’eau, à New York, à laquelle participent jusqu’à vendredi une douzaine de chefs d’Etat et une centaine de ministres du monde entier, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a mis en garde contre le risque «imminent» de crise mondiale liée à l’eau. En Ukraine, la problématique n’est pas hypothétique. Elle est réelle et se décline de façon inquiétante en pleine guerre. Nombre d’infrastructures hydrauliques ont été endommagées. A Mykolaïv, une conduite de 90 kilomètres reliant le Dniepr aux stations de pompage de cette ville du sud de l’Ukraine a été abîmée par les forces russes en avril 2022, privant la population d’eau courante pendant plus d’un mois. Le deuxième jour de la guerre, le 25 février 2022, c’est l’armée ukrainienne qui avait détruit un barrage qui régule la rivière Irpin. Le village de Demydiv fut inondé. Motif: c’était une manière de stopper l’avancée des troupes russes vers Kiev. Cette action, disent les experts, a sans doute permis à l’Ukraine de ne pas capituler. Mais restaurer l’installation prendra du temps et sera coûteux.