Camara Laye (1954), L’Enfant noir, Plon. Ce classique raconte la vie d’un enfant guinéen qui s’éloigne peu à peu des traditions de son peuple.

Sembène Ousmane (1960), Les bouts de bois de Dieu, Pocket. Retour d’un militant sur la grève que menèrent en 1947 les cheminots africains de la ligne Dakar-Niger, du temps de la colonisation française.

Cheikh Hamidou Kane (1961), L’Aventure ambiguë, Julliard. Samba Diallo, héros au pays des Diallobé, hésite entre l’école nouvelle et les traditions. Les contradictions des héritages différents de l’Afrique contemporaine sont mises en lumière.

Wole Soyinka (1963), A Dance of the Forests, Oxford University Press. La pièce de théâtre dénigre le mythe du glorieux passé africain pour pousser les Nigérians à se tourner vers le futur, indépendant. Libéré de l’impérialisme européen, il faut réagir.

Chinua Achebe (1966), A Man of the People, William Heinemann Ltd. Odili est en conflit avec Nanga, son ancien maître d’école dorénavant politicien. Le premier représente la jeune génération, le second les traditions. Le tout finit avec un coup d’Etat qui évoque les réalités nigérianes.

Nuruddin Farah, deux trilogies: (1979) Sweet and Sour Milk, (1981) Sardines, (1983) Close Sesame et (1986) Maps, (1992) Gifts, (1998) Secrets, Allison & Busby. Des réquisitoires contre la dictature qui «parlent de la Somalie pour la maintenir en vie», dit l’auteur, exilé. Ses techniques narratives, notamment l’usage de la deuxième personne, sont applaudies.

Ahmadou Kourouma (1998), En attendant le vote des bêtes sauvages, Seuil. Le dictateur Koyaga écoute le récit de sa vie durant six veillées données en son honneur. Repu de compliments, il ne soupçonne pas que ces flatteries dissimulent des critiques féroces.

Mongo Béti (1999), Trop de soleil tue l’amour, Julliard. Zam, journaliste politique alcoolique, va de mésaventures en mésaventures. Son investigation sur la spoliation foncière des communautés villageoises au profit du gouvernement lui attirerait-elle les foudres des services secrets?

Amadou Hampâté Bâ (1991), Amkoullel l’enfant peul et (1994), Oui mon commandant!, Babel. Les mémoires du penseur malien le représentent, lui, la brousse dévorée par le soleil, le royaume de Bandiagra, l’Afrique coloniale.

Kossi Efoui (2008), Solo d’un revenant, Seuil. Le narrateur, qui retourne dans son pays après dix ans de guerre, cherche à comprendre comment son ami Mozaya est mort. Et retrouve un ami avec lequel il avait fondé une troupe de théâtre quand il était étudiant.

Venance Konan (2009), Les Catapilas, ces ingrats, Jean Picollec Editions. Robert, la cinquantaine, est élu président des jeunes de son village. Son parcours, celui de sa région et des Catapilas, évoque celui de la Côte d’Ivoire. Dénonciation aussi ironique que sérieuse.

Soumaïla Sunjata Koly (2009), Kalachnikov Blues, Vents d’ailleurs. Un policier d’une ville en prise avec des barbouzes d’une Françafrique n’apprécie pas l’instauration d’un régime dit démocratique qui remet en cause certains contrats importants.

Florent Couao-Zotti (2010), Si la cour du mouton est sale, ce n’est pas au porc de le dire, Le Serpent à plume. Terriblement saisissant le portrait d’un Bénin entre viols, prostitution, massacres, argent et cocaïne. Prix Kourouma 2010.