Amérique latine
AbonnéMalgré les mesures sociales annoncées par le président, les manifestants continuent de se mobiliser, ranimés par le maintien du couvre-feu, qui leur rappelle les heures sombres de la dictature

La Plaza Italia, dans le centre de Santiago, est entièrement occupée par des dizaines de milliers de manifestants qui se déversent en flot continu vers l’ouest, sur l’Alameda, emblématique avenue de la capitale. Au sixième jour d’un mouvement social d’une ampleur inédite depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990), les manifestants ont pu avancer jusqu’à quelques centaines de mètres de la Moneda. Au-delà, canons à eau, gaz lacrymogènes et même tirs au plomb attendent ceux qui tentent de continuer leur marche vers le palais présidentiel. Composée principalement de jeunes, la foule chante «el pueblo unido jamas sera vencido» («le peuple uni ne sera jamais vaincu») en tapant sur des casseroles.