La Russie a affirmé que ses frappes ont semé la "panique" chez le groupe EI, en forçant 600 de ses membres à abandonner leurs positions. "La panique et la désertion ont commencé dans leurs rangs", a affirmé un haut responsable de l'état-major russe, le général Andreï Kartapolov.
Selon un nouveau bilan de L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les frappes russes ont coûté la vie depuis mercredi à 39 civils dont huit enfants et à 14 djihadistes, 12 de l'EI et deux d'Al-Nosra.
Déclenché en 2011 par une révolte populaire brutalement réprimée, le conflit déjà très complexe, a pris un nouveau tournant avec l'implication des Russes, alliés du régime qui a perdu les deux tiers du territoire dans les combats. Or, Moscou considère le régime d'Assad comme un rempart face à l'EI.
C'est pourquoi la Russie vise l'EI mais aussi le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et ses alliés rebelles islamistes, selon des sources syriennes et l'OSDH. Elle a également frappé des petits groupes rebelles soutenus par les Etats-Unis.
Les Occidentaux tempêtent
Les Occidentaux ont critiqué la stratégie russe, estimant que les raids devraient épargner les groupes rebelles qu'ils soutiennent. Les Russes "ne font pas la différence" et "de leur point de vue, ce sont tous des terroristes. Et c'est une catastrophe assurée", a dit le président américain Barack Obama vendredi.
Le premier ministre britannique David Cameron a pour sa part affirmé samedi que l'intervention militaire russe ne faisait qu'aider le président Bachar al-Assad. "Il est évident que la Russie ne fait aucune distinction entre le groupe EI et les groupes syriens d'opposition légitimes. En conséquence, il aide le boucher Assad et ne fait qu'aggraver la situation", a souligné M. Cameron.
Néanmoins, les Etats-Unis et leurs alliés reprochent surtout à Moscou son soutien indéfectible au régime Assad. "Le problème ici, c'est Assad et la violence qu'il inflige au peuple syrien, et ça doit s'arrêter", selon M. Obama.
La Turquie proteste
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est l'un des principaux soutiens aux rebelles, a affirmé qu'il demanderait aux Russes de "réévaluer" leur action. Il les a accusés de viser les insurgés dits modérés et de faire l'impasse sur les civils tués dans les frappes.
Une coalition dirigée par les Etats-Unis - et à laquelle la Russie ne participe pas - mène, elle, depuis septembre 2014 des frappes contre l'EI en Syrie, sans parvenir à venir à bout du groupe djihadiste qui contrôle la moitié du territoire syrien.
Les Russes, qui ont déployé plus de 50 avions et hélicoptères en renforts en Syrie, n'ont pas l'intention d'en rester là. Les raids vont durer "trois à quatre mois" et "s'intensifier", selon un responsable russe.