L’essentiel

  • Le parlement turc a approuvé jeudi soir l'adhésion de la Finlande à l'OTAN. Il s'agit du dernier pays de l'Alliance à donner son feu vert.
  • Le président français Emmanuel Macron dira la semaine prochaine aux dirigeants chinois qu’il est «essentiel de s’abstenir» de soutenir l’effort de guerre russe en Ukraine, a déclaré jeudi la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna.
  • Les services de sécurité russes ont arrêté jeudi pour espionnage le correspondant du journal américain Wall Street Journal, Evan Gershkovich. Le média se dit «préoccupé» par le sort de son journaliste.
  • La Suède a annoncé mercredi la convocation de l’ambassadeur russe à Stockholm après ses propos menaçant le pays nordique et la Finlande de devenir, une fois entrés dans l’OTAN, des «cibles légitimes» de «représailles de Moscou», y compris «militaires».

Pour le président français, Moscou a «laissé faire, voire encouragé» les crimes de guerre

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Emmanuel Macron accuse Moscou d’avoir «laissé faire, voire encouragé» les crimes de guerre de l’armée russe en Ukraine, un an après le retrait russe de la ville de Boutcha, devenue le symbole de ces crimes. «L’agression russe a conduit à une systématisation des crimes de guerre contre l’Ukraine et contre sa population», déclare-t-il dans un message vidéo diffusé lors d’un sommet organisé à Kiev. «Et loin de sanctionner ces crimes contraires à toutes les lois de la guerre, les dirigeants russes ont laissé faire, voire les ont encouragés, au mépris du droit international et avec pour objectif clair de soumettre la nation ukrainienne par la violence», ajoute-t-il.

Le 31 mars 2022, l’armée russe se retirait de la région de Kiev, un mois après le début de la guerre en Ukraine. Le 2 avril, des journalistes de l’Agence France-Presse découvraient à Boutcha des carcasses calcinées de véhicules, des maisons détruites et, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres, les cadavres de vingt hommes en civil dont l’un avait les mains liées dans le dos. L’Ukraine estime à «plus de 1400» le nombre de civils morts dans le district de Boutcha pendant l’occupation russe, dont 637 dans la ville même.

«Aucune exaction, aucune violation du droit international, aucun crime de guerre ou crime contre l’Humanité ne doit être oublié. Car il n’y a pas de paix sans justice», a poursuivi le président français. Afin de juger ces crimes, Emmanuel Macron a plaidé pour la création d’une «instance qui dispose d’une légitimité internationale suffisante, et qui joue un rôle complémentaire par rapport aux outils internationaux déjà en place.» Kiev insiste sur la création d’un tribunal spécial pour juger les plus hauts responsables russes.

Le FMI valide le plan d’aide de 15,6 milliards de dollars pour l’Ukraine

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Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) valide le plan d’aide d’un montant de 15,6 milliards de dollars, signé le 21 mars avec le gouvernement ukrainien, ouvrant ainsi la voie au déboursement d’une première tranche de 2,7 milliards de dollars.

Le plan – d’une durée de quatre ans – doit permettre de «soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d’une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l’adhésion à l’Union européenne», rappelle le FMI dans un communiqué.

Boutcha doit devenir un «symbole de justice»

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La ville martyre ukrainienne de Boutcha, symbole des atrocités attribuées à l’armée russe, doit devenir «un symbole de justice», déclare Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien appelle à traduire en justice «chaque assassin russe.»

«Nous devons tout faire pour faire de Boutcha un symbole de justice», a-t-il lancé au cours d’un sommet organisé à Kiev à l’occasion du premier anniversaire de la reprise de cette localité par les forces ukrainiennes. «Nous voulons que chaque meurtrier, chaque bourreau, chaque terroriste russe soit tenu pour responsable de chaque crime contre notre peuple», a-t-il ajouté.

Appel des pays du flanc oriental de l’OTAN à un renforcement de la présence militaire américaine

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Les Etats membres du flanc oriental de l’OTAN appellent à une présence militaire américaine accrue dans la région, à quelques mois d’un sommet de l’Alliance atlantique. Il faut tout faire «pour accroître la présence américaine dans notre région sur le flanc oriental en termes de soldats et d’équipements», déclare le ministre roumain des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu, après des entretiens dans la ville polonaise de Lodz avec ses homologues du B9.

Les ministres de ces pays – à savoir la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie – ont à cette occasion réitéré leurs appels au renforcement des capacités de défense de cette partie de l’Europe frontalière de l’Ukraine en guerre. «Si nous avons une défense solide, nous sommes en mesure de projeter une forte dissuasion» face au «comportement déstabilisateur «de la Russie, a lancé Bogdan Aurescu. «C’est le seul langage que la Russie comprenne», a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie roumaine a prôné «plus de défense antiaérienne, plus de capacités antimissiles sur nos territoires […], plus de moyens de surveillance, de reconnaissance et de renseignement.» Les Etats du B9 ont en outre promis un soutien supplémentaire à l’Ukraine pour repousser les forces russes. «La priorité est désormais d’aider l’Ukraine à gagner cette guerre, a martelé Bogdan Aurescu. Nous soutenons tous l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.» Un sommet de l’Otan se déroulera en juillet à Vilnius, la capitale lituanienne.

Emmanuel Macron avertira Pékin contre une «décision funeste» de soutenir militairement Moscou

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Le président français mettra en garde son homologue chinois Xi Jinping, la semaine prochaine en Chine, contre les conséquences d'une éventuelle «décision funeste» de soutenir militairement la Russie contre l'Ukraine, a déclaré vendredi l'Elysée.

«Si la Chine prend cette décision funeste, il y a un effet stratégique majeur sur le conflit», a estimé un conseiller du chef de l'Etat français. Il a précisé que le président Macron voulait «trouver un espace» avec Pékin pour des «initiatives» afin de «soutenir la population civile» ukrainienne, mais aussi «identifier un chemin à moyen terme pour une issue au conflit».

La Chine et l’Inde partenaires clés de la Russie, selon la nouvelle doctrine diplomatique

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La Chine et l’Inde sont désignées comme les partenaires clés de la Russie, selon la nouvelle doctrine de politique étrangère russe. Celle-ci prévoit aussi de développer les relations avec l’Afrique et l’Amérique latine.

«L’approfondissement global des liens et de la coordination avec les centres mondiaux de pouvoir et de développement souverains amis situés sur le continent eurasien revêt une importance particulière», peut-on lire dans ce document publié sur le site du Kremlin.

La Russie veut éliminer la «domination» des Occidentaux dans le monde

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La Russie se fixe comme «priorité» d’éliminer la «domination» des Etats-Unis et des Occidentaux tout en se décrivant comme une «civilisation» défenseure des russophones, selon sa nouvelle doctrine de politique étrangère rendue publique ce vendredi.

«La Russie entend accorder une attention prioritaire à l’élimination des vestiges de la domination des Etats-Unis et d’autres Etats hostiles dans les affaires mondiales», peut-on lire dans ce document publié sur le site du Kremlin.

La Russie adopte une nouvelle stratégie de politique étrangère

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La Russie adopte une nouvelle stratégie de politique étrangère dans laquelle le Kremlin présente les Etats-Unis et l’Occident comme l’origine de «menaces existentielles» pour Moscou. Des «bouleversements sur la scène internationale» obligent la Russie à «adapter ses documents de planification stratégique», justifie le président Vladimir Poutine. Son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, souligne «la nature existentielle des menaces […] créées par les actions des pays inamicaux.» Il accuse les Etats-Unis et ses alliés de mener une «guerre hybride» contre Moscou.

Le président biélorusse se dit prêt à accueillir des armes nucléaires «stratégiques» russes

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Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, s'est dit prêt vendredi à accueillir des armes nucléaires «stratégiques» russes sur son territoire, en plus des armes «tactiques» que Moscou s'apprête déjà à envoyer chez son allié. «Il faudra que (Vladimir) Poutine et moi décidions et introduisions ici, si nécessaire, des armes stratégiques. Et ils doivent comprendre cela, les salauds là-bas à l'étranger, qui aujourd'hui essaient de nous faire exploser de l'intérieur et de l'extérieur», a dit Alexandre Loukachenko lors de son adresse à la nation.

«Nous ne reculerons devant rien en défendant nos pays, nos états et nos peuples», a-t-il ajouté sous les applaudissements d'un parterre de responsables politiques et de la société bélarusse pro-pouvoir.

Les armes nucléaires dites «stratégiques» sont plus puissantes et ont une plus grande portée que les armes dites «tactiques».

Volodymyr Zelensky jure de vaincre «le mal russe»

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a juré de vaincre «le mal russe» en visitant vendredi Boutcha avec plusieurs dirigeants européens, à l'occasion du premier anniversaire de la libération de cette ville-martyre, symbole d'atrocités attribuées aux forces de Moscou. «Nous allons gagner c'est certain, le mal russe tombera, justement ici en Ukraine et ne pourra plus se relever», a-t-il martelé devant les Premiers ministres croate Andrej Plenkovic, slovaque Eduard Heger, slovène Robert Golob et la présidente moldave Maia Sandu.

«Dans les rues de Boutcha, le monde a vu le mal russe, le mal à l'état pur» que «le Kremlin cherchait à apporter à d'autres rues en Ukraine, en Europe et dans le monde, que les envahisseurs russes auraient pu saisir», a-t-il ajouté. «Ils auraient pu le faire si nous n'avions pas été là, s'il n'y avait pas eu les Ukrainiens. Peuple ukrainien, vous avez arrêté la plus grande force anti-humaine de notre temps. Vous avez arrêté le pouvoir qui méprise et cherche à détruire tout ce qui donne un sens à l'être humain», a encore lancé Volodymyr Zelensky.

Appel à une trêve: le Kremlin exclut d'arrêter son «opération militaire»

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Le Kremlin a exclu vendredi de stopper son offensive contre l'Ukraine malgré l'appel à la trêve de son principal allié, le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko. «Au sujet de l'Ukraine, rien ne change: l'opération militaire spéciale se poursuit, puisque c'est le seul moyen d'atteindre les objectifs fixés par notre pays aujourd'hui», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Les graves violations des droits humains sont «scandaleusement routinières», dénonce l'ONU

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Les graves violations des droits humains sont devenues «scandaleusement routinières» treize mois après l'offensive lancée par la Russie contre l'Ukraine, a dénoncé vendredi le Haut-Commissaire des droits de l'homme, Volker Türk. Partout en Ukraine, «les gens sont confrontés à des souffrances et à des pertes massives, à des privations, à des déplacements et à des destructions», a dénoncé Volker Türk, devant le Conseil des droits de l'homme.

Le chef de l'OTAN espère hisser le drapeau de la Finlande «dans les jours qui viennent»

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«J'ai hâte de hisser le drapeau de la Finlande au siège de l'OTAN dans les jours qui viennent», a tweeté vendredi Jens Stoltenberg avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance prévue à Bruxelles les 4 et 5 avril. Il a dit espérer pouvoir accueillir la Suède «dès que possible».

Les deux pays nordiques ont demandé ensemble à adhérer à l'OTAN après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais la Turquie et la Hongrie bloquent encore l'entrée de la Suède.

Le président biélorusse appelle à une «trêve» en Ukraine et dit craindre une «guerre nucléaire»

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Le président biélorusse craint une guerre «nucléaire» à cause du soutien occidental à l’Ukraine. «A cause des Etats-Unis et de leurs satellites, une guerre totale a été déclenchée» en Ukraine, a-t-il dit lors d’un discours annuel à la nation, estimant que dès lors, «des incendies nucléaires guettent à l’horizon».

«Il faut s’arrêter maintenant, avant que ne commence l’escalade. Je prends le risque de suggérer une cessation des hostilités», a poursuivi Alexandre Loukachenko. Il a ajouté:

Il est possible - et il le faut - de régler toutes les questions territoriales, de reconstruction, de sécurité et autres à la table des négociations sans conditions préalables.

Lire aussi: A Kiev, rencontre avec des opposants biélorusses, frères d’armes des Ukrainiens

Un an de la libération de Boutcha: «Nous ne pardonnerons jamais»

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«Nous ne pardonnerons jamais» les morts de Boutcha, a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l'occasion du premier anniversaire du retrait russe de cette ville martyre, devenue le symbole le plus criant des atrocités imputées aux troupes de Moscou. «Trente-trois jours d'occupation (...) Symbole des atrocités du pays occupant», a ajouté Volodymyr Zelensky. «Nous allons punir tous les coupables».

Lire aussi: Volodymyr Zelensky: «Ma journée la plus difficile? La découverte du massacre de Boutcha»

Le 31 mars 2022, l'armée russe se retirait de cette ville et de tout le nord de Kiev, un mois après avoir lancé l'invasion du pays sur ordre du président Vladimir Poutine. Deux jours après le retrait, le massacre était connu. Des journalistes de l'AFP ont découvert à Boutcha le 2 avril des carcasses calcinées de véhicules, des maisons détruites et surtout, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres, les cadavres de vingt hommes en civil, dont l'un avait les mains liées dans le dos.

Ces scènes ont choqué dans le monde entier, Kiev et les Occidentaux dénonçant des exécutions sommaires de civils et des crimes de guerre. Le Kremlin lui dément toute implication et évoque une mise en scène. Lors de sa visite sur place deux jours après la découverte, le président Zelensky, visiblement bouleversé, avait dénoncé «des crimes de guerre» qui seront «reconnus par le monde comme un génocide».

Depuis, la quasi totalité des dirigeants étrangers s'étant rendus en Ukraine ont fait un détour pour se rendre à Boutcha.

Lire aussi: Valérie Gorin: «Les images de Boutcha révèlent un incroyable mépris pour la vie»

Le pétrole brut russe, une manne pour l'Inde

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Un an après l'invasion russe de l'Ukraine, les flux mondiaux de pétrole comptent désormais avec l'Inde, qui s'approvisionne en brut bon marché en provenance de Russie avant de le raffiner et l'exporter vers l'ouest. New Delhi a résisté aux pressions occidentales visant à assécher les sources de revenus de Moscou et a, au contraire, renforcé ses liens commerciaux avec son vieil allié, parvenant à faire des économies substantielles et, en parallèle, à maintenir l'inflation du pays sous contrôle.

L'Inde est le troisième consommateur mondial de pétrole brut, après les Etats-Unis et la Chine, et importe 85% de ses besoins. Ses fournisseurs traditionnels se trouvaient au Moyen-Orient, mais aujourd'hui la Russie a pris la première place. La Chine et l'Inde sont devenus les principaux clients de Moscou. Selon l'Agence internationale de l'énergie, l'Inde a importé en mars un nombre record de 1,62 million de barils de pétrole russe par jour, soit 40% de ses importations contre 70 000 baril/jour, soit 1% avant la guerre.

Mercredi, le géant russe de l'énergie Rosneft a annoncé un accord visant à «augmenter considérablement» les livraisons au groupe pétrolier publique Indian Oil Company, à la suite d'une visite en Inde du PDG Igor Setchine.

Lire aussi: L’étau se resserre sur le front énergétique en Russie

La Russie «ne devrait pas être membre permanent du Conseil de sécurité», selon l'ambassadrice américaine à l'ONU

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«La Russie est membre permanent du Conseil de sécurité. Elle ne devrait pas l'être en raison de ce qu'elle fait en Ukraine, mais la charte (des Nations Unies) ne permet pas de modifier son statut de membre permanent», a déploré à l'AFP l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfiel depuis le Costa Rica où elle participait à un Sommet de la démocratie.

La Russie doit prendre la tête de l'organe exécutif des Nations unies à partir de samedi, et ce pour un mois, succédant au Mozambique. L'ambassadrice américaine a souligné qu'elle attend de la Russie qu'elle se comporte «de manière professionnelle» à la présidence, tout en émettant des doutes.

Les véhicules militaires suisses utilisés en Ukraine ont été «démilitarisés»

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Des véhicules militaires suisses Eagle, dont l’utilisation a dernièrement été repérée sur le front en Ukraine, ont été entièrement démilitarisés, affirme un commerçant privé allemand à la Neue Zürcher Zeitung. Ils ne serviraient plus qu’à protéger leurs occupants, a précisé le groupe. Mais, selon le droit suisse, même démilitarisés, les chars sont toujours considérés comme du matériel de guerre. Le commerçant allemand aurait donc dû demander une autorisation à la Suisse avant de transférer ces véhicules. L’Office fédéral allemand de l’économie et du contrôle des exportations n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Le commerçant allemand indique pour sa part que la Suisse doit s’annoncer si elle souhaite récupérer les véhicules qui se trouvent encore en Allemagne.

L’entraînement de premiers soldats ukrainiens au système Patriot est terminé

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Le Ministère américain de la défense a indiqué dans un communiqué que 65 soldats ukrainiens avaient achevé leur formation à l’utilisation du système de défense antiaérienne Patriot «cette semaine» et qu’ils étaient «rentrés en Europe». Il précise que les États-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas se sont tous engagés à fournir ces systèmes Patriot à l’Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe, les Etats-Unis «ont formé plus de 7000 membres des forces armées ukrainiennes», déclare le porte-parole du Pentagone Pat Ryder, cité dans le communiqué.