Avant d’être accueilli officiellement dans la capitale chinoise à 16H45 (10h45, heure suisse), le couple présidentiel a tenu à faire une escale de quelques heures à Xi’an (nord-ouest) pour visiter, dans cette ancienne capitale impériale, le mausolée de l’empereur Qin Shi Huang et son armée de milliers de soldats de terre cuite.

Il s’agit de la deuxième visite d’Etat en Chine du président Sarkozy, ce qui est «exceptionnel», se félicite-t-on à l’Elysée. Avec trois journées complètes passées dans le pays – mercredi, jeudi, vendredi matin à Pékin, vendredi après-midi à Shanghaï pour visiter l’Exposition universelle – c’est l’une des plus longues jamais effectuées par le président à l’étranger.

«La Chine attache une grande importance» à cette visite et «nous nous attendons à ce qu’elle soit impressionnante», a-t-on fait valoir à Pékin, tandis qu’à Paris, l’entourage présidentiel a promis un cru 2010 «exceptionnel» pour les relations franco-chinoises. Le président Hu Jintao se rendra à son tour en visite d’Etat en France à l’automne.

Les deux parties tiennent à tirer un trait sur une brouille qui avait duré plusieurs mois, fin 2008 début 2009, en raison de plusieurs événements liés à la question du Tibet (flamme olympique malmenée à Paris au printemps 2008, rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï-lama en décembre) et qui avaient ulcéré Pékin.

Mais les relations sont aujourd’hui «sérieusement apaisées», selon l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, l’un des missi dominici de Paris à Pékin pendant cette brouille et qui fait partie de la délégation accompagnant Nicolas Sarkozy. «La visite de trois jours du président français montre comment chaque côté a enterré le passé. Elle pourrait être vue comme une annonce officielle de retour à la normale de la relation Chine-France», résumait mercredi le China Daily.

A 17H00 (11h, heure suisse), le président français doit s’entretenir avec son homologue Hu Jintao dans le cadre imposant du Palais du Peuple, place Tiananmen, au cœur de Pékin. Tous deux examineront les moyens d’approfondir le «partenariat stratégique» entre leurs deux pays. «J’ai fait du renforcement du partenariat franco-chinois une priorité de notre politique étrangère», a affirmé Nicolas Sarkozy mercredi dans une interview à l’agence Chine nouvelle.

Autres sujets qui devraient être abordés: la nouvelle gouvernance mondiale et le nouvel ordre monétaire international que Nicolas Sarkozy entend mettre au cœur de la présidence française du G20 (à partir de novembre). Selon le président français, le monde a «besoin de la Chine pour faire face aux grands défis du XXIè siècle». L’Iran devrait également tenir une place importante dans les discussions entre les deux présidents. Nicolas Sarkozy espère convaincre Pékin du bien-fondé de nouvelles sanctions à l’égard de Téhéran, en raison de son programme nucléaire. La Chine, très dépendante de l’Iran pour son approvisionnement en pétrole, est l’un des membres permanents du Conseil de sécurité, avec la Russie, le plus réticent à de telles sanctions.