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Lors d’une conférence de presse à Washington jeudi, un porte-parole du Département d’Etat américain, Robert Palladino, a affirmé que «les restes de Jamal Khashoggi doivent être localisés et restitués à sa famille pour un enterrement approprié le plus tôt possible».
L’éditorialiste Jamal Khashoggi, collaborateur du Washington Post, a été tué le 2 octobre dans le consulat saoudien d’Istanbul où il s’était rendu pour des démarches administratives en vue de son mariage avec une Turque, Hatice Cengiz. Un mois après sa mort, et malgré les efforts déployés par les autorités turques, son corps, ou ce qu’il en resterait, n’a toujours pas été retrouvé.
«Mesures réelles»
Dans un communiqué publié mercredi, le parquet d’Istanbul a affirmé que «la victime a été démembrée» et que l’«on s’en est débarrassée», sans pourtant préciser comment.
Après les déclarations du parquet, un responsable turc anonyme a indiqué au Washington Post que les autorités examinaient une piste selon laquelle son corps aurait été dissous dans de l’acide au consulat ou dans la résidence du consul toute proche.
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«Aujourd’hui, je demande à la communauté internationale de prendre des mesures réelles, sérieuses et concrètes pour mettre au jour la vérité et traduire les responsables devant la justice», a écrit Hatice Cengiz, sa fiancée turque, dans une tribune publiée dans plusieurs médias dont le quotidien français Le Monde.
La fiancée de Jamal Khashoggi dans une tribune au « Monde » : « La communauté internationale doit traduire en justice ses assassins » https://t.co/0hXwZpzZhE
— Le Monde (@lemondefr) 2 novembre 2018
Si plusieurs responsables et médias turcs ont directement incriminé le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dit MBS, Ryad s’efforce de le dédouaner en insistant sur le caractère «non autorisé» de l’opération.
Hatice Cengiz a appelé les Etats-Unis, pays où s’était exilé Khashoggi en 2017, à être «à la tête des efforts» visant à traduire en justice les responsables. «Le premier amendement de leur Constitution symbolise à lui seul les idéaux qu’incarnait Jamal», estime-t-elle. «Or face à cette tragédie, l’administration Trump a adopté une position dépourvue de tout fondement moral».