Brésil
La nomination de l'ancien ministre de la Justice André Mendonça à la Cour suprême brésilienne a été approuvée par 47 voix pour et 32 contre au Sénat. Ce vote, «un bond pour les évangéliques» selon le principal intéressé, constitue une victoire pour Jair Bolsonaro

Nouvelle victoire pour le président brésilien qui avait promis de placer un juge «terriblement évangélique» à la Cour suprême. Le Sénat a approuvé, mercredi, la nomination par Jair Bolsonaro d'un pasteur presbytérien, l'ancien ministre de la Justice André Mendonça, à la haute cour.
Avec 47 voix pour et 32 contre, le Sénat a donné son aval à la nomination d'André Mendonça, 48 ans, qui deviendra le onzième juge de la Cour suprême à Brasilia, en remplacement de Marco Aurelio Mello, parti à la retraite en juillet.
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Cette nomination est «un pas pour un homme, un bond pour les évangéliques», a déclaré André Mendonça à la presse. «Les évangéliques ont aidé ce pays et veulent continuer à l'aider», a-t-il ajouté.
- O meu compromisso de levar ao Supremo um "terrivelmente evangélico" foi concretizado no dia de hoje.
— Jair M. Bolsonaro (@jairbolsonaro) December 2, 2021
- Foi uma longa espera onde 47 senadores, aos quais agradeço, entenderam ser André Mendonça uma pessoa capacitada para a missão. pic.twitter.com/MSVODg9RoS
Sa nomination est jugée favorablement par les secteurs les plus conservateurs du Brésil, car la plus haute juridiction du pays, garante du respect de la Constitution, joue un rôle déterminant pour trancher sur des questions de société comme les droits des minorités, l'avortement ou le port d'armes, qui sont très sensibles au Brésil.
Un calcul politique de Jair Bolsonaro
Deuxième juge nommé par Jair Bolsonaro à la Cour suprême, André Mendonça a été ministre de la Justice entre avril 2020 et mars 2021, après la démission de l'ancien juge anticorruption Sergio Moro. Il a ensuite occupé le poste d'avocat général de l'Union (AGU), qui défend les intérêts juridiques de l'Etat.
Pour le spécialiste en droit constitutionnel Michael Mohallem, la nomination d'André Mendonça répond à un calcul politique de Bolsonaro avant l'élection présidentielle de 2022. «Cela lui permet de conserver le soutien électoral des évangéliques», a-t-il déclaré à l'AFP.
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Selon un sondage datant de janvier 2020, 31% de la population brésilienne se déclare évangélique.