«Seul le roi peut régler paficiquement la crise»
Thailande
L’un des leaders des chemises rouges en appelle au souverain
L’un des leaders des manifestants antigouvernementaux qui occupent un quartier de Bangkok a déclaré dimanche que le roi de Thaïlande restait «le seul espoir» pour régler pacifiquement la crise. «Nous ne pouvons considérer d’autre possibilité» que «d’en appeler à la bonté» du roi Bhumibol Adulyadej, a déclaré Jatuporn Prompan à la presse. «Je pense que de nombreux Thaïlandais estiment également que Notre Majesté est notre seul espoir», a-t-il ajouté.
Vingt-quatre personnes ont été tuées et plus de 200 blessées depuis le lancement, jeudi soir, d’une opération militaire destinée à isoler les milliers de «chemises rouges» qui occupent un quartier de la capitale depuis début avril.
Jatuporn Prompan a rappelé que le roi, que certains Thaïlandais considèrent comme un demi-dieu, était intervenu par le passé pour apaiser quelques crises politiques majeures. Ce fut le cas notamment en 1992, lorsqu’il fit s’agenouiller des leaders des manifestants et de l’armée, mettant immédiatement fin à une crise sanglante. Bhumibol Adulyadej, 82 ans et hospitalisé depuis le mois de septembre, ne s’est pas publiquement exprimé sur la crise depuis qu’elle a éclaté, à la mi-mars. Il était apparu à la télévision fin avril en exhortant des magistrats récemment nommés à remplir leur devoir, mais sans faire directement référence aux événements.
Le souverain, qui règne depuis 1946 mais n’avait été formellement couronné que quatre ans plus tard, n’a aucune prérogative constitutionnelle mais exerce une très forte autorité morale et reste considéré comme la seule personnalité capable de réunir les Thaïlandais.