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Silvio Berlusconi arbitre la dispute sur la monnaie unique

Le président du Conseil répond aux déclarations de son chef de la diplomatie.

Europhiles contre eurosceptiques, le débat se poursuit au sommet du pouvoir italien. En réponse aux déclarations du ministre des Affaires étrangères, Renato Ruggiero, qui avait fait part jeudi de sa «tristesse» face au scepticisme affiché, dans l'ensemble, par le gouvernement à l'égard de la monnaie unique (LT du 4 janvier), Silvio Berlusconi a tenu vendredi à mettre les choses au point.

Dans un entretien au quotidien La Repubblica, il a tenu à souligner qu'il était le «titulaire de la politique étrangère italienne», ajoutant: «Je ne vois pas comment on peut mettre en doute son inspiration proeuropéenne et sa continuité par rapport aux choix traditionnels de notre pays.» Une manière de répondre à son ministre léguiste Umberto Bossi qui avait déclaré le jour de l'An: «Moi, l'euro je m'en fous complètement.» Mais aussi une volonté de remettre les choses en ordre auprès de son chef de la diplomatie. «Ruggiero est un ministre technique, a-t-il d'ailleurs souligné. C'est à ce titre que je l'ai appelé au gouvernement. Il n'y a pas de raisons que ce qu'il dit ait des conséquences politiques.»

Pour l'heure, l'intéressé n'a pas commenté cette opinion qui limite sa marge de manœuvre. Silvio Berlusconi et Renato Ruggiero, qui se sont entretenus par téléphone, devraient se rencontrer en tête-à-tête au début de la semaine prochaine pour tenter de clarifier les choses. L'opposition de gauche affirme, quant à elle, que Ruggiero l'europhile n'a plus rien à faire dans ce gouvernement et qu'il devrait démissionner.

D'autant qu'Umberto Bossi, loin d'apaiser le débat, est parti vendrdi à la contre-attaque en tirant tous azimuts sur son collègue des affaires étrangères défini comme «un bureaucrate»: «Il n'a raison que sur une chose, c'est quand il dit qu'il existe une forte opposition au sein du gouvernement à propos de l'Europe. La mienne est une Europe des peuples, démocratique et chrétienne. Sa vision est celle d'une Europe des bureaucrates, despotique et tyrannique, une Europe concentrée dans les mains de quelques non élus. Un monde au service de la grande finance.»