[…] Certes, ce n’est pas un sommet comme les autres, en ce sens qu’il ne s’agit pas d’y consacrer, devant les opinions publiques, le résultat de décisions déjà pratiquement acquises par le travail des ministères et des chancelleries. Dans l’esprit même de M. Giscard d’Estaing, il s’agit d’un travail de réflexion, de la recherche d’un rapprochement sur des points essentiels, et par-delà les considérations purement techniques des experts. Un séminaire d’hommes d’Etat? Pourquoi pas?
[…] C’est une politique des «petits pas» que préconise aujourd’hui la France. Et il n’est pas exclu qu’à cause de sa modération même, cette tactique raisonnable de «décrispation» monétaire trouve des adeptes. De toute façon, on sait bien à Paris qu’il ne faut pas attendre de décisions monétaires importantes de la part des Etats-Unis avant les élections américaines de 1976.
La Maison-Blanche avait accepté l’invitation à Rambouillet l’été dernier, à un moment où, économiquement et monétairement, l’Amérique se sentait à nouveau en situation de force. Les choses vont moins bien depuis lors. L’inflation reprend, et l’éventualité d’une faillite de la Ville de New York accentue le malaise de Wall Street. Aussi M. [Henry Kissinger, alors secrétaire d’Etat des Etats-Unis], qui sera présent à Rambouillet, et qui n’y venait à l’origine qu’à contrecœur, s’est résolu à utiliser à plein les possibilités de la formule. Il propose de l’institutionnaliser, au niveau des ministres des Finances, il est vrai. Il s’agirait, somme toute, de faire de cette réunion périodique des grands pays industriels une sorte de directoire économique et monétaire du monde libéral, ne serait-ce que pour tenir la dragée haute au cartel des pétroliers arabes. […] »
« Il s’agirait de faire de cette réunion périodique des grands pays industriels une sorte de directoire économique et monétaire du monde libéral »
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