Serait-ce l’épilogue d’un bras de fer judiciaire qui oppose la Suède à l’Equateur depuis l’été 2010? Stockholm a accepté d’ouvrir des discussions directes avec Quito, espérant ainsi permettre aux procureurs suédois d’interviewer Julian Assange. Le cofondateur de WikiLeaks, retranché dans l’ambassade d’Equateur à Londres depuis le mois d’août 2012.

Julian Assange doit être entendu par la Suède dans une affaire d’agressions sexuelles sur deux Suédoises en 2010. Le hacker australien a toujours nié les faits refusant de se rendre en Suède par crainte d’être extradé vers les Etats-Unis, où il craint la peine de mort pour sa responsabilité dans la publication, par WikiLeaks, de centaines de milliers de documents confidentiels.

La Suède fait donc une concession pour interroger, en vain, Julian Assange. Le 10 août, Stockholm refusait de reconnaître au cofondateur de WikiLeaks le statut d’asile, une condition de l’Equateur qui l’abrite pour que l’audition ait lieu à Londres. Quito n’a pas ratifié de convention internationale en matière d’entraide judiciaire et exige au préalable la signature d’un accord bilatéral sur les conditions de la coopération judiciaire sur le cas Assange. La condition sine qua non pour la tenue de l’audition.

24 heures pour un accord

Le changement d’attitude de la Suède sur le dossier Assange s’explique en partie par la pression qu’elle a subie de la Grande-Bretagne pour débloquer la procédure judiciaire. En effet, Londres est de plus en plus irritée par les coûts exorbitants engendrés par la surveillance de l’ambassade d’Equateur. Depuis trois ans, la police métropolitaine a investi plus de 10 millions de livres dans le dispositif sécuritaire nécessaire à prévenir toute tentative de fuite de Julian Assange.

L’autre raison s’explique par l’urgence de la situation. Jeudi 13 août, soit demain, une partie des faits sur les lesquels Julian Assange doit être entendu seront prescrits pour l’une des plaignantes. Et le 18 août pour l’autre. Il ne reste donc plus que 24 heures à Stockholm pour signer un accord bilatéral avec l’Equateur. Constitutionnellement, un tel accord nécessiterait un vote du parlement suédois, ce qui pose là encore la question du temps. Les accusations de viol ne seront pas prescrites avant le mois d’août 2020.