La Suisse renonce au vaccin Johnson & Johnson, des pays du nord suspendent l'AstraZeneca: les nouvelles du 11 mars
pandémie
Les organisations d'étudiants demandent un appui de 5000 francs pour les jeunes fragilisés sur le plan financier. Le National se montre toujours plus généreux que les Etats concernant les aides économiques. Notre suivi sur le front du virus

L’essentiel
Ce jeudi, l’Union européenne devrait reconnaître le vaccin de Johnson & Johnson.
La Suisse compte 1409 nouveaux cas en une journée.
Retrouvez notre suivi de la journée de mercredi.
■ Le vaccin d'AstraZeneca est désormais suspendu dans trois pays
Après le Danemark, la Norvège et l'Islande ont suspendu «par précaution» l'utilisation du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 en raison de craintes liées à la formation de caillots sanguins.
Le régulateur européen a cependant tenu des déclarations rassurantes. «Les informations disponibles à ce jour indiquent que le nombre de thromboembolies chez les personnes vaccinées n'est pas supérieur à celui observé sur l'ensemble de la population», a affirmé ce jeudi après-midi l'Agence européenne des médicaments après les décisions des trois pays nordiques.
■ Une demande d'aide des étudiants
Dans une lettre ouverte au Conseil fédéral, les associations d'étudiants et d'autres organisations demandent des mesures pour éviter que les étudiants n'abandonnent leurs études en raison des conséquences financières de la pandémie. Un fonds d'aide d'urgence national pour les étudiants permettrait de les soulager.
La pandémie a eu un impact considérable sur la situation financière des étudiants, selon une déclaration publiée jeudi par les organisations signataires, dont l'Union des étudiants de Suisse.
Depuis le début de la pandémie, diverses universités et fondations ont accordé des prêts d'urgence sans intérêt et, dans certains cas, des aides financières d'urgence à fonds perdus. Toutefois, ces offres ne sont pas suffisantes et varient fortement d'un endroit à l'autre. Il manque une offre coordonnée à l'échelle nationale.
Les signataires réclament du Conseil fédéral un fonds d'aide d'urgence national pour les étudiants, avec une allocation de 5000 francs par personne touchée sous forme de bourse selon des «critères clairs et simples».
■ Un instantané: manifestation pour les salles de spectacles à Nantes
En France, la pression monte pour la réouverture des lieux culturels. Des militants préparent une bannière dans le cadre de l'occupation du théâtre Graslin, à Nantes, ce jeudi après-midi.
■ L'autorité européenne valide le vaccin de Johnson & Johnson
Comme attendu, l'Agence européenne des médicaments (EMA) donne son feu vert au vaccin à injection unique contre le Covid-19 de Johnson & Johnson, le quatrième autorisé dans l'Union européenne.
«Avec ce dernier avis positif, les autorités de l'Union européenne disposent d'un outil supplémentaire afin de lutter contre la pandémie et protéger la vie et la santé de leurs citoyens», a déclaré la directrice de l'EMA Emer Cooke, citée dans un communiqué, ajoutant qu'il s'agit du «premier vaccin qui peut être utilisé en une seule dose».
Les vaccins déjà autorisés sont le Pfizer/BioNTech, le Moderna, l'AstraZeneca/Oxford.
■ 1409 nouveaux cas
La Suisse compte jeudi 1409 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique. Vingt-huit décès supplémentaires sont à déplorer et 52 malades ont été hospitalisés.
- Durant les dernières 24 heures, les résultats de 34 811 tests ont été transmis;
- Le taux de positivité s'élève à 4,05%;
- Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 15 108;
- Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 174,76 nouvelles infections pour 100 000 habitants;
- Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,09.
■ Le National persiste dans sa largesse pour les cas de rigueur
Le Conseil national n'en démord pas. A son sens, les entreprises doivent obtenir plus facilement une aide pour cas de rigueur. Ce jeudi, il a tenu, par 111 voix contre 78, à élargir le cercle des bénéficiaires.
Un recul de 30% du chiffre d'affaires, et non 40%, doit être suffisant pour pouvoir recevoir les aides, selon les députés. Le Conseil des Etats, lui, veut eux en rester au droit en vigueur.
A ce sujet: Les aides covid restent fixées à 10 milliards
«Les entreprises, qui ont fait un effort pour réduire leurs pertes, ne seront ainsi pas pénalisées», a souligné Samuel Bendahan (PS/VD) pour la commission. Et de donner en exemple un restaurateur qui aurait passé en «take away». Il passerait d'une perte de 40% à 25%, mais perdrait son droit à l'aide avec le droit en vigueur. Il serait ainsi plutôt encouragé à ne rien faire et attendre les aides.
■ La Suisse ne s'intéresse pas au vaccin de Johnson & Johnson
Alors qu'il va bientôt être validé par l'UE, la Suisse snobe le vaccin de la compagnie américaine Johnson & Johson. La vice-directrice de l'OFSP Nora Kronig a expliqué au Blick que pour ce produit, la livraison n'est possible qu'à partir du 3e trimestre et serait donc trop tardive pour la Suisse. Actuellement, l'OFSP se concentre sur les vaccins à ARNm, comme ceux de Pfizer/Biontech, qui sont plus efficaces.
■ La qualité des publications sur le coronavirus discutable
Au cours de la pandémie de coronavirus, d’innombrables études scientifiques ont été publiées, parfois selon des processus accélérés et avant la traditionnelle évaluation par les pairs. De nombreux spécialistes de la communication scientifique trouvent cela discutable et préoccupant, selon un sondage.
L’enquête «COVIDSciCom – Impact de la pandémie sur la communication scientifique» publiée jeudi réunit les réponses de 165 scientifiques, journalistes scientifiques et chargés de communication dans des universités et instituts de recherche, collectées entre septembre et décembre 2020. Les données proviennent de Suisse, d’Inde et des Etats-Unis.
Dans toutes les professions, les personnes interrogées ont exprimé une grande confiance dans les scientifiques et les organisations internationales, telles que l’Organisation mondiale de la santé. En revanche, les médias jouissent d’une confiance moindre, même parmi les journalistes scientifiques. On observe une tendance identique dans les trois pays. Les sondés désignent comme sources d’information les moins fiables les autorités locales, l’industrie pharmaceutique et – de loin – les réseaux sociaux.
Dans les trois pays, les répondants s’accordent à dire que les fake news sur le Covid-19 et la politisation ont un effet néfaste sur la communication. De même, la polarisation du monde politique entraîne une instrumentalisation croissante de la science à des fins politiciennes. Cela a été tout particulièrement le cas aux Etats-Unis.
■ Hausse des contaminations en Allemagne
Les autorités sanitaires allemandes ont fait état jeudi d’une forte hausse des contaminations au Covid-19. Elles s’alarment d’une «troisième vague» dans le pays nourrie principalement par les variants du coronavirus.
Le nombre de nouveaux cas en une journée en Allemagne a atteint 14 356 jeudi, au plus haut depuis le 28 janvier, selon des chiffres dévoilés par l’institut de veille Robert Koch. Le taux d’incidence a bondit à 69,1, contre 65,4 mercredi. Sur les sept derniers jours, 61 005 personnes sont tombées malades, contre 57 255 la semaine précédente.
Cette hausse des infections, après plusieurs semaines de baisse, puis de stagnation, inquiète les autorités sanitaires. D’autant que le variant britannique du coronavirus, considéré comme plus contagieux, s’impose rapidement dans le pays: il représente désormais 55% des cas diagnostiqués, contre 46% début mars, selon l’institut Robert Koch.
■ Le Danemark suspend le vaccin AstraZeneca par précaution
Le Danemark a suspendu par précaution et jusqu’à nouvel ordre l’utilisation du vaccin AstraZeneca à cause de craintes liées à la formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées, a annoncé son autorité sanitaire jeudi.
Cette suspension intervient «après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes qui ont été vaccinées avec le vaccin Covid-19 d’AstraZeneca», a indiqué l’Agence nationale de la Santé, tout en soulignant qu'«à l’heure actuelle, on ne peut pas conclure à l’existence d’un lien entre le vaccin et les caillots sanguins».
L’Autriche avait annoncé lundi avoir cessé d’administrer un lot de vaccins produits par le laboratoire anglo-suédois, après le décès d’une infirmière de 49 ans qui a succombé à de «graves troubles de la coagulation» quelques jours après l’avoir reçu.
Quatre autres pays européens, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg, avaient suspendu dans la foulée les vaccinations avec des doses provenant de ce lot, livré dans 17 pays et qui comprenait un million de vaccins.
■ La pandémie diminue les efforts pour la nature
La pandémie a mis à mal les efforts de protection de la nature à travers le globe, particulièrement en Afrique, avertit jeudi l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), basée à Gland, que relaie l’agence AFP.
Comme d’autres secteurs, les aires protégées ont dû limiter ou arrêter un temps leurs activités quand l’épidémie a éclaté et dans les mois qui ont suivi.
Résultat, certaines ont dû stopper leurs patrouilles anti-braconnage, leurs efforts de protection et d’éducation à la nature, des emplois ont été supprimés et des ressources tirées du tourisme perdues, constate l’UICN, une des principales ONG mondiales œuvrant pour la préservation de la biodiversité.
L’organisation s’est basée sur dix enquêtes en ligne menées dans 90 pays et sur tous les continents, excepté l’Antarctique, dont le résultat est publié jeudi dans la revue de l’UICN, Parks.
■ Roche admet un échec pour un traitement
Roche reconnaît jeudi n’avoir pas constaté, dans le cadre de l’étude clinique avancée Remdacta, de réduction du temps d’hospitalisation de patients Covid-19 auxquels était administré une combinaison d’Actemra et de remdesivir.
La multinationale rhénane admet dans son communiqué n’avoir pas non plus concrétisé les critères secondaires pour cette étude menée avec Gilead Sciences, dont une amélioration du pronostic de survie ou une atténuation de la nécessité de passer sous respiration artificielle.
Le laboratoire prévoit de poursuivre l’analyse des données collectées lors des trois volets de recherche de phase III évaluant le tocilizumab contre des formes sévères de pneumonie Covid-19.