«Superdogan», le président en costume-cravate qui se rêve sultan
Photographie
AbonnéDepuis 2016, le photographe genevois Nicolas Righetti suit le président turc à la trace. Sur les murs des villes, des foyers, dans les magasins, sur des porte-clés: le visage d’Erdogan est partout et témoigne d’une ferveur et d’une propagande qui n’ont de pareilles que dans les dictatures

À l'occasion des élections turques qui ont lieu dimanche 14 mai, Le Temps fait le point sur les grands enjeux de ce pays à la position géopolitique cruciale. Pour la première fois en vingt ans, le président actuel Recep Tayyip Erdoğan a un rival sérieux en la personne de Kemal Kılıçdaroğlu. À travers nos analyses et reportages en Turquie, nous vous décryptons quels sont les bouleversements à attendre de ce scrutin.
Recep, Tayyip et Erdogan. Sous le portrait du président, dans le salon, les triplés jouent, rigolent, ils n’ont pas plus de 3 ans. En juin 2016, Nicolas Righetti en reportage en Turquie pour le Wall Street Journal les photographie près de Sivas, en Anatolie centrale. Là-bas, on adore Recep Tayyip Erdogan et l’on baptise les enfants de ses noms. «C’est à ce moment que j’ai senti la ferveur, la passion, et que j’ai compris que le pouvoir était entré dans les foyers, explique le photographe genevois, cofondateur de l’agence Lundi13. Et je me suis dit: tiens, cela me rappelle quelque chose.»