Les syndicats déplorent un virage antisocial
Espagne
Les leaders des deux grands syndicats espagnols, CCOO et UGT, ont déploré les rudes mesures d’austérité prise par le chef du gouvernement socialiste José Luis Zapatero et ont évoqué de probables mobilisations
Les mesures prises par José Luis Zapatero, qui prévoient entre autres une baisse moyenne de 5% du salaire des fonctionnaires à partir de juin et leur gel en 2011, marquent «une inflexion importante dans l’attitude du gouvernement» face à la crise, a relevé le secrétaire général de CCOO Ignacio Fernandez Toxo.
Elles «signifient un changement de scénario des relations avec les organisations syndicales», a affirmé le secrétaire général d’UGT, proche des socialistes, Candido Mendez, à la radio Cadena Ser.
Sous la pression des marchés et de l’UE notamment, José Luis Zapatero a détaillé au parlement une batterie de mesures d’austérité additionnelles pour les années 2010 et 2011, visant à accélérer la réduction des importants déficits publics espagnols, qui ont explosé à 11,2% du PIB en 2009.
En plus des baisses de salaires des fonctionnaires, il a notamment annoncé un gel de la revalorisation de certaines retraites ou la fin d’une prime à la naissance. Le gouvernement veut ramener les déficits publics à 3% du PIB en 2013 en appliquant un plan global d’austérité de 50 milliards d’euros.
«L’UE a forcé le gouvernement à plier face à un marché financier spéculatif qui nous a coincé dans les cordes et (le gouvernement) n’a pas été capable de réagir avec des mesures plus décisives» à temps, a déploré Ignacio Fernandez Toxo, également sur la Ser.
Interrogé sur l’éventualité d’une grève générale, il a répondu «ne pas écarter cette hypothèse», tout en précisant qu’il allait falloir «analyser tranquillement» les mesures, et parler avec l’autre grande centrale, UGT.