L’ACCE ne parle que de commerce et de taxes douanières mais à Taïwan, certains, notamment dans l’opposition, craignent qu’il ne fasse franchir une étape politiquement dangereuse à l’île, vers la réunification, alors que les Taïwanais sont fiers de la démocratie économiquement prospère qu’ils ont fini par bâtir.
Rassemblement récent
Samedi dernier des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Taipei pour protester contre cet accord, à l’appel du Parti Démocratique Progressiste (pro-indépendance), scandant notamment «Sauvez Taïwan!».
Taïwan est de fait indépendante depuis 1949, même si Pékin la considère comme une île rebelle et n’exclut pas de recourir à la force pour la voir réintégrer le giron de la mère patrie. Selon des estimations, la Chine garde plus d’un millier de missiles pointés sur Taïwan.
Les relations bilatérales se sont grandement améliorées ces dernières années, et notamment depuis l’accession à la présidence de l’île en 2008 de Ma Ying-jeou, favorable à un rapprochement avec Pékin.
Autre mesure auparavant
Fin 2008, les deux parties avaient franchi un pas historique en inaugurant leurs premières liaisons aériennes directes quotidiennes. «La tension du passé s’est muée en paix. La confrontation est devenue coopération», a souligné lundi Chiang Pin-kung. L’ACCE prévoit notamment des droits de douane préférentiels, voire nuls, sur 539 produits taïwanais, de la pétrochimie aux pièces automobiles.
Suggestion lancée
Cette liste représente 16% des exportations de l’île vers la Chine continentale, qui est le premier partenaire commercial de Taïwan et la destination numéro un de ses investissements. En sens inverse, 267 produits chinois -10,5% des exportations chinoises vers Taïwan feront l’objet de mesures similaires. Selon le gouvernement taiwanais, l’accord-cadre devrait créer 260 000 emplois dans l’île et ajouter 1,7 point de pourcentage à la croissance de l’île.