Les talibans acceptent un cessez-le-feu pour le ramadan
Afghanistan

Les talibans ont annoncé samedi trois jours de cessez-le-feu avec les forces afghanes, pour la fin du ramadan, une première depuis 2001 qui intervient deux jours après l'annonce d'un cessez-le-feu unilatéral par le président afghan Ashraf Ghani. Ils ont toutefois ajouté, dans un communiqué diffusé via l'application WhatsApp, qu'ils continueraient leurs opérations contre les «forces occupantes» étrangères dans le pays et qu'ils se défendraient «avec virulence» s'ils sont attaqués.
C'est la première fois depuis dix-sept ans et l'intervention d'une coalition internationale menée par les Etats-Unis qui les avait chassés du pouvoir que les talibans décrètent un quelconque cessez-le-feu. «Tous les moudjahidines ont pour ordre de cesser les opérations offensives contre les forces afghanes durant les trois premiers jours de l'Aid-el-Fitr, qui devrait commencer en fin de semaine prochaine. Mais s'ils «sont attaqués, ils se défendront», ont-ils poursuivi.
Offre consécutive à une fatwa
Jeudi, le président afghan Ashraf Ghani, dont les offres de paix sont restées jusqu'à présent sans réponse, avait annoncé un cessez-le-feu unilatéral avec les talibans mais pas avec le groupe Etat islamique. Il doit commencer, avait-il précisé, le «vingt-septième jour du ramadan (mardi) et se poursuivra jusqu'au cinquième jour de l'Aïd-el-Fitr», qui devrait commencer en fin de semaine prochaine, ce qui signifierait qu'il pourrait s'étendre du 12 au 19 juin.
Le général américain John Nicholson, commandant des forces de l'OTAN en Afghanistan dont les Américains constituent la majorité, avait également annoncé que celles-ci «honoreraient» la trêve, de laquelle était exclue «la lutte anti-terroriste».
Ashraf Ghani avait expliqué que son offre, inédite à l'occasion d'une fête religieuse, était consécutive «à la fatwa historique des oulémas afghans», qui ont décrété lundi le terrorisme contraire à l'Islam. Lundi, 3000 oulémas de tout le pays se sont réunis pour publier une fatwa déclarant les attaques-suicide «haram» (interdites) et recommandant un cessez-le-feu aux belligérants. Une heure après la publication de cette fatwa, en direct à la télévision, un kamikaze se revendiquant du groupe Etat islamique se faisait exploser à l'entrée de la tente où se tenait l'assemblée des religieux, faisant sept morts.