Plusieurs personnalités françaises ont volé lundi au secours de Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir menti en affirmant sur sa page Facebook qu’il avait assisté en direct à la chute du mur de Berlin, le soir du 9 novembre 1989.

Le cabinet du premier ministre, François Fillon, a ainsi confirmé au Temps que l’actuel chef du gouvernement, à l’époque jeune parlementaire, avait bien rencontré le futur président dans la capitale allemande, le 9 novembre. «François Fillon était à Berlin depuis le 8 novembre», précise sa porte-parole Myriam Lévy.

Un autre témoin, Philippe Martel, directeur du château de Chambord, à l’époque en charge des relations internationales au parti gaulliste RPR, confirme aussi la date du 9 novembre. Il a expliqué à l’AFP et au site Arrêt sur images avoir pris l’initiative du voyage, parce qu’il avait été informé par un ami travaillant au Sénat de Berlin qui se demandait si «les Allemands de l’Est n’allaient pas ouvrir le mur».

La chronologie de Philippe Martel permet de comprendre une bizarrerie. Comment Alain Juppé, alors secrétaire général du RPR, pouvait-il à la fois accompagner Nicolas Sarkozy à Berlin, comme ce dernier l’affirme, et se trouver à Colombey-les-deux-églises, pour la commémoration de la mort du Général de Gaulle, le 9 novembre 1970?

Un article du Figaro prouve en effet qu’Alain Juppé a assisté à cette cérémonie incontournable pour les gaullistes. Mais Philippe Martel explique que l’avion privé qui l’emmenait à Berlin avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé a décollé «l’après-midi» et est arrivé dans la capitale allemande alors qu’il faisait «presque nuit». Alain Juppé pouvait donc être à la fois à Colombey le matin et à Berlin le soir.

L’ennui est qu’Alain Juppé a la mémoire qui flanche. Après avoir affirmé qu’il était bien à Berlin le 9 novembre avec Nicolas Sarkozy, il a corrigé le tir sur son blog, indiquant que le voyage pouvait aussi avoir eu lieu «quelques jours plus tard».

Les sceptiques estiment que Nicolas Sarkozy et ses compagnons n’avaient aucun moyen d’anticiper la chute du mur – qui fut une surprise totale – et que les photos montrant l’actuel président attaquant le Mur à coups de burin datent, au mieux, d’une semaine plus tard.

L’hebdomadaire VSD, qui a publié ces images le 28 octobre, raconte que Nicolas Sarkozy et ses compagnons, après avoir avalé «une assiette de fromage et de charcuterie» et dormi deux heures, auraient repris l’avion pour Paris, le 10 novembre au matin, «chacun avec un bout de mur».