Ukraine
Le président Ianoukovitch est en visite pour quatre jour en Chine, alors que les manifestants occupent toujours la place de l’Indépendance et différents bâtiments dont l’hôtel de ville de Kiev. Moscou dénonce l’ingérence des membres de l’OTAN dans les affaires ukrainiennes

■ 15h30. La Russie critique les membres de l’OTAN. Les membres de l’exécutif ukrainien ont pu pénétrer mercredi au siège du gouvernement pour un conseil des ministres en dépit du blocus d’opposants. Le Premier ministre Mikola Azarov a mis en garde les manifestants contre d’éventuelles poursuites. Moscou a de son côté dénoncé l’ingérence des pays de l’Otan dans les affaires intérieures de l’Ukraine.
Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a souhaité que l’Ukraine retrouve «ordre et stabilité», tout en jugeant que les troubles politiques étaient un «problème intérieur» pour Kiev, selon des propos tenus au vice-Premier ministre ukrainien, Iouri Boïko, cités par l’agence Interfax.
Iouri Boïko s’est rendu à Moscou pour des entretiens bilatéraux, consacrés notamment à une aide financière et aux livraisons de gaz naturel russe, dont Kiev voudrait faire baisser le prix après avoir renoncé fin novembre à un accord d’association avec l’Union européenne .
Le ministre russe des Affaires étrangère, Sergueï Lavrov a lui dénoncé l’ingérence des pays de l’OTAN dans les affaires intérieures de l’Ukraine, au lendemain de leur déclaration critiquant l’attitude du pouvoir à Kiev. Il s’exprimait à l’issue d’une réunion avec ses homologues de l’Alliance atlantique à Bruxelles, en marge de laquelle il s’est brièvement entretenu avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry.
■ 11h00. Sanctions contre les manifestants à prévoir. L’Université de Kiev a été sommée de fournir les listes d’étudiants susceptibles d’avoir pris part aux manifestations pro-européennes et contre le pouvoir, a rapporté mercredi le quotidien en ligne Ukraïnska Pravda.
Le parquet général demande à la direction de l’Université de «fournir d’urgence» des informations concernant les étudiants et les professeurs absents des cours entre le 29 novembre et le 2 décembre, écrit Ukraïnska Pravda. Le site publie un facsimilé de l’ordre du parquet.
Celui-ci ordonne également de donner les noms des «instigateurs et militants qui ont appelé les étudiants à participer à des actions de protestation de masse». Il demande si «des mesures ont été prises pour interdire aux étudiants d’y participer et si oui lesquelles».
■ 09h45. Première réunion du gouvernement depuis les manifestations. Le premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, a appelé mercredi l’opposition à «arrêter l’escalade» des tensions politiques après le refus du gouvernement de signer l’association avec l’Union européenne.
«Le Parlement a exprimé hier la confiance au gouvernement. C’est un fait que l’opposition et nos partenaires à l’étranger doivent accepter. J’appelle à arrêter l’escalade de la tension politique», a déclaré Mykola Azarov en ouvrant le conseil des ministres, le premier depuis des manifestations contre le pouvoir. «Je veux dire aux gens: vos leaders vous poussent à un crime. Ils vont se réfugier derrière leur immunité parlementaire et vous n’avez pas les moyens de vous réfugier», a-t-il poursuivi au moment où des milliers de personnes continuent de manifester à Kiev.
Il a répété que des délégations ukrainiennes allaient se rendre mercredi à Bruxelles pour continuer les négociation sur un accord d’association et à Moscou pour relancer les relations commerciales. «La raison qui a été à l’origine des protestations dans la rue n’existe plus», a-t-il affirmé.
■ Tentative de blocage du siège du gouvernement. Une centaine de manifestants pro-européens ont tenté de bloquer à nouveau mercredi le siège du gouvernement, où doit se réunir dans la matinée le conseil des ministres, mais tous les accès étaient bloqués par la police, selon une journaliste de l’AFP.
Les manifestants ont dû rester derrière les cordons de police, en scandant «Honte!» et «Démission!».
■ L’OTAN appelle au dialogue. Les 28 pays membres de l’Otan ont appelé mardi le gouvernement et l’opposition ukrainiennes à engager le dialogue et à lancer un processus de réforme après la répression sans précédent de manifestations en faveur de l’Union européenne.
«Nous condamnons l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques» et «appelons toutes les parties à s’abstenir de toute provocation et de toutes violences», ont déclaré dans un communiqué commun les ministres des Affaires étrangères des pays membres réunis à Bruxelles. «Nous exhortons le gouvernement et l’opposition à engager le dialogue et à lancer un processus de réforme», ont-ils ajouté.
«Nous appelons le gouvernement à écouter la voix de son peuple qui veut vivre libre et prospère», a déclaré le secrétaire d’Etat américain John Kerry devant la presse à l’issue de la réunion. «La violence n’a pas sa place dans un Etat moderne en Europe», a-t-il ajouté, en qualifiant d’«assez extraordinaire» le «puissant message de soutien pro-européen exprimé» par les manifestants.